Des gardes-frontières hongrois patrouillant près du village de Beregsurany, en décembre 2007. | PETER KOHALMI / AFP

« Notre objectif ultime est de revenir à Schengen dès que possible. Même si nous n’en sommes pas encore là, la situation s’améliore. La prolongation ne s’étendra donc que pour trois mois seulement », a indiqué, vendredi 11 novembre, le ministre de l’intérieur slovaque, Robert Kalinak, dont le pays assure actuellement la présidence tournante de l’UE.

L’Union européenne a entériné vendredi une nouvelle prolongation à titre exceptionnel des contrôles à certaines frontières intérieures de l’espace Schengen, réintroduits en 2015 par cinq pays confrontés à un fort afflux migratoire.

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Cette prolongation, approuvée par le Conseil européen, émane d’une recommandation de la Commission adoptée le 25 octobre. Elle permet aux Etats membres de l’UE de poursuivre ces contrôles au-delà de la date-butoir du 12 novembre, qui marquait la fin de dérogations inédites aux règles de la libre-circulation.

Certaines frontières seulement

Début mai, l’exécutif européen avait accepté une première prolongation exceptionnelle (au-delà de la durée normalement autorisée) des contrôles rétablis en 2015 à certaines frontières de l’Autriche, de l’Allemagne, du Danemark, de la Suède et de la Norvège, membres de l’espace Schengen.

Les contrôles concernés par la décision de l’UE portent sur des lieux précis. Pour l’Autriche, il s’agit des frontières avec la Hongrie et la Slovénie, mais pas de celle avec l’Italie. Et pour l’Allemagne, c’est la frontière avec l’Autriche. La Commission avait toutefois fixé pour objectif un retour à la normale, sans contrôles aux frontières intérieures, d’ici à décembre 2016.

Prévenir des « mouvements secondaires »

L’accord controversé conclu en mars entre l’UE et la Turquie et la fermeture de la route migratoire des Balkans ont permis une baisse sensible du nombre des arrivées de migrants via la Grèce. Mais « le nombre des migrants en situation irrégulière reste élevé en Grèce » et dans d’autres pays, et une levée des contrôles pourrait « entraîner une augmentation des mouvements secondaires », selon la Commission européenne.

Afin que ces nouvelles dérogations, pour lesquelles Berlin a fait un intense lobbying, ne durent pas, la Commission compte beaucoup sur les premiers résultats de l’action du nouveau corps de gardes-frontières européens. Officiellement inaugurée le 6 octobre, cette nouvelle agence bâtie sur les bases de l’agence Frontex ne devrait être « pleinement opérationnelle qu’en janvier 2017 », selon l’exécutif européen.