Un agent de sécurité privé surveille les locaux du quotidien, à Istanbul, le 14 janvier 2015. | MURAD SEZER / REUTERS

Le président du directoire du quotidien d’opposition turc Cumhuriyet, Akin Atalay, a été arrêté et placé en garde à vue vendredi 11 novembre, a indiqué le journal dont neuf journalistes ont déjà été placés en détention la semaine dernière.

M. Atalay a été interpellé à son arrivée à l’aéroport Atatürk d’Istanbul, alors qu’il revenait d’un voyage en Allemagne, a précisé le quotidien sur son site Internet. Il était visé par un mandat d’arrêt dans le cadre d’une enquête sur des « activités terroristes ».

Le journal d’opposition est victime depuis plusieurs semaines d’une véritable purge. le 5 novembre, neuf membres de la direction et de la rédaction ont déjà été placés en détention préventive dans l’attente de leur jugement. Les autorités turques les accusent de délits commis au nom des séparatistes kurdes et du réseau du prédicateur Fethullah Gülen, qu’Ankara considère comme l’instigateur du coup d’Etat manqué du 15 juillet.

170 organes de presse fermés

Le lundi 31 octobre, la police turque avait aussi fait une descente aux domiciles de plusieurs journalistes du quotidien. A Istanbul, le rédacteur en chef, Murat Sabuncu, avait été arrêté. A Ankara, le journaliste Güray Öz avait été interpellé. En revanche, les policiers n’avaient pas trouvé chez lui Akin Atalay, qui séjournait à l’étranger.

Plusieurs centaines de personnes s’étaient le lendemain rassemblées rue Istiklal, dans le quartier populaire de Sisli, à Istanbul, aux abords du siège du quotidien, devenu l’un des derniers vestiges de la liberté de la presse.

Selon l’association des journalistes de Turquie (TGC), 170 organes de presse ont été fermés, 105 journalistes placés en détention et 777 cartes de presse annulées depuis la tentative de coup d’Etat du 15 juillet.