Depuis son lancement, Pokémon Go accuse un net recul de ses utilisateurs. | SAIT SERKAN GURBUZ / REUTERS

« Pokémon Go va bien, merci pour lui ! » C’est, en somme, le message qu’a voulu délivrer, mercredi 9 novembre, Mike Quigley, le directeur marketing de Niantic, l’éditeur du jeux vidéo pour mobiles, en déplacement au Web Summit à Lisbonne, qui s’est tenu du 7 au 10 novembre. L’enthousiasme suscité par la sortie du jeu en juillet semble pourtant s’être essoufflé. Les chiffres sont là pour le confirmer. Le nombre d’utilisateurs actifs hebdomadaires est passé de 40 millions à son lancement à moins de 15 millions à la mi-octobre. Une des raisons avancées pour ce recul – par ailleurs assez commun à l’ensemble des applications – est la grogne des joueurs, dont beaucoup se sont plaints du manque de renouvellement du jeu : absence de nouveaux défis, sentiment de plafonnement dans la progression…

« Avec Pokémon, on n’en est qu’au début de l’histoire et on va continuer à faire évoluer le jeu. Il y a encore beaucoup de choses qu’on a envie de faire et on se tient à l’écoute de la communauté des joueurs », affirme Mike Quigley. De fait, Niantic a multiplié les initiatives pour relancer l’attractivité de son titre phare. A l’occasion d’Halloween, l’entreprise a organisé son premier – et sans aucun doute pas le dernier – « événement » dans le jeu : des bonus supplémentaires, des Pokémon rares provisoirement plus faciles à croiser… Les joueurs ont apprécié : + 13,2 % d’utilisateurs actifs sur la période, + 19,2 % aux Etats-Unis. Récemment, un mécanisme de bonus quotidien a été introduit pour assurer aux joueurs une progression accélérée. Enfin, une centaine de nouveaux Pokémon vont prochainement faire leur entrée dans le jeu, soit l’une des principales réclamations de la communauté.

Des revenus au rendez-vous

Pokémon Go a aussi fait son apparition sur de nouveaux supports. A l’occasion de la dernière keynote d’Apple, a été annoncée l’arrivée de l’application sur l’Apple Watch. Un nouveau produit baptisé « Pokémon Go Plus » a vu le jour, qui signale par une simple vibration la présence à proximité d’une proie, évitant au joueur de scruter en permanence son téléphone…

Les revenus, eux, sont au rendez-vous : pas moins de 600 millions de dollars (552 millions d’euros) ont été amassés lors des quatre-vingt-dix premiers jours d’exploitation (de juillet à septembre), un record. Les revenus quotidiens de l’application s’élèveraient en novembre à 2 millions de dollars par jour, tandis que l’opération Halloween a permis de les faire bondir jusqu’à 3,5 millions de dollars.

Profitant de la notoriété de sa licence, Niantic a diversifié la provenance de ses recettes. « On a deux sources de revenus avec Pokémon Go, détaille Mike Quigley. Les achats dans l’application [IAP] et, maintenant, le sponsoring. » Un partenariat qui permet aux entreprises sélectionnées, comme McDonald’s ou SoftBank au Japon, de voir leurs points de vente, ou leurs agences, devenir un lieu de passage privilégié des chasseurs de Pokémon.

Par ailleurs, Niantic entend capitaliser sur le succès de Pokémon Go. La société – qui compte dans ses actionnaires les propriétaires de la licence Pokémon – envisage de décliner son jeu avec d’autres têtes d’affiche. Comme le rappelle Mike Quigley : « Niantic a toujours aspiré à devenir une plate-forme confiant sa technologie à d’autres créateurs. Il n’y a pas d’annonce à ce jour, mais vous le saurez quand ce sera décidé. »

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