Le président turc Recep Tayyip Erdogan a menacé dans un entretien à la presse dimanche 13 novembre de recourir à la consultation populaire au sujet de l’adhésion de son pays à l’Union européenne (UE), objet de négociations depuis 2005.

« L’Union européenne cherche à nous contraindre à nous retirer d[u] processus [d’adhésion]. S’ils ne veulent pas de nous, qu’ils le fassent clairement savoir, qu’ils prennent la décision », a affirmé M. Erdogan dans un entretien au quotidien Hürriyet.

« Notre patience n’est pas infinie. S’il le faut, plus tard, nous pourrons aller, nous aussi, consulter notre peuple », a-t-il dit, prenant l’exemple du Royaume-Uni avec le Brexit.

« Retour en arrière »

Les relations entre l’UE et la Turquie, déjà tumultueuses, se sont tendues depuis la tentative de coup d’Etat du 15 juillet pour renverser le président Erdogan. Arrestations, suspensions, limogeages par dizaines de milliers : après le coup de force, les autorités turques ont lancé une vaste purge dont l’ampleur a suscité l’inquiétude et des critiques de la part des partenaires occidentaux de la Turquie.

Samedi, M. Erdogan a réaffirmé qu’il validerait le rétablissement de la peine capitale si le Parlement turc votait en ce sens, malgré les critiques européennes.

Dans un rapport de la Commission européenne publié mercredi, l’UE critique un « retour en arrière » de la Turquie sur les critères d’adhésion au bloc européen, en particulier en ce qui concerne la liberté d’expression et l’Etat de droit. La veille, Jean-Claude Juncker, président de la Commission, estimait que la Turquie « chaque jour s’éloigne de l’Europe ».

Turquie : « Tous ceux qui s’opposent à Erdogan n’ont plus leur mot à dire »
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