Charles Lloyd. | Dorothy Darr

Premier plateau, Mare Nostrum(Galliano/Fresu/Lundgren). Le luxe. Puis Charles Lloyd (sax et flûte). Tout concert de Charles Lloyd, 75 ans, est un événement, une cérémonie, l’aventure de l’âme et de la musique. Il peut jouer fort, virtuose, grandiose. Non : il contrôle le son à l’extrême. Le souffle. Humble : « Je ne suis pas un professionnel, mais un musicien d’instinct. » Net « : L’argent ni la gloire, ne m’obsèdent. » Analytique : « J’ai reçu ce message du blues. »

Son quartet (Gerald Clayton, piano) n’est pas le même que dans l’album I Long To See You (Blue Note, janvier 2016). Chanson d’amour ? « Oui, l’amour de la musique, la passion pure. Long To See You, c’est ma quête, aller aussi profondément que possible dans le son. »

Le futur président Trump ? « Je n’ai pas vu quelqu’un manquer à ce point d’humanité dans l’histoire des hommes. Il importe de rester aussi proches que possible les uns des autres. » La circulation de la musique mise en scène par Charles Lloyd, permet cela. Il n’aligne pas des « morceaux » avec chorus, et rendez-vous au tas de sable. Il célèbre un mystère, entouré de pointures qu’il écoute en scène avec respect.

C’est insensé, un concert de Charles Lloyd. Il vient de la grande scène classique du jazz et de la scène free. Ses concerts ne ressemblent à rien, même pas à un autre concert de Charles Lloyd.

Salle Pleyel, 252 Rue du Faubourg Saint-Honoré, Paris 8 è. samedi 19 novembre à 19h30. De 38 à 93 euros.