Le premier ministre Manuel Valls participe au débat parlementaire sur la prolongation de l'état d'urgence à l’Assemblée nationale à Paris, le 19  juillet. | JEAN-CLAUDE COUTAUSSE/FRENCH POLITICS POUR LE MONDE

Dans un entretien à la radio britannique BBC, qui sera diffusé dimanche 13 novembre, le premier ministre Manuel Valls a déclaré que l’état d’urgence allait sans « doute être prolongé de quelques mois » en janvier, notamment dans la perspective de la présidentielle.

« Il est difficile aujourd’hui de mettre fin à l’état d’urgence. D’autant plus que nous allons nous engager dans une campagne présidentielle dans quelques semaines avec des meetings, avec des réunions publiques. Donc il faut aussi protéger notre démocratie. »

« Par ailleurs, ce dispositif d’état d’urgence nous permet aussi des interpellations, des contrôles administratifs qui sont efficaces (...) Donc oui, nous allons vivre encore sans doute pendant quelques mois avec cet état d’urgence », a-t-il ajouté lors d’un entretien à l’émission BBC HARDtalk.

L’état d’urgence, instauré en France après les attaques du 13 novembre 2015, qui ont fait 130 morts à Paris et à Saint-Denis, a été prolongé de six mois fin juillet.

Tout en déclarant vouloir rester « très prudent » à cet égard, le premier ministre a estimé que le risque d’une attaque organisée par un commando comme cela avait été le cas le 13 novembre 2015 avait « plutôt tendance à diminuer ». « En revanche nous pouvons faire face à des attaques du type de celle que nous avons connue à Nice [en juillet]. C’est à dire des individus qui sont actionné directement par internet, par des réseaux sociaux, par le groupe Etat Islamique sans avoir eu besoin de passer par la Syrie ou par l’Irak », a-t-il ajouté.

« Besoin de coopération »

Interrogé également sur une possible renégociation des accords du Touquet fixant à Calais la frontière franco-britannique, M. Valls a d’abord plaidé la « coopération » :

« On peut toujours faire évoluer un traité, mais si demain nous disions qu’il n’y a plus d’accord, qu’il n’y a plus de traité, et que la frontière est ouverte, ce serait des milliers et des milliers de personnes qui convergeraient vers la Grande-Bretagne, ça serait un drame sur la Manche et un problème majeur pour la Grande-Bretagne. Ça montre bien que nous avons besoin d’une coopération. »

Les principaux candidats à la primaire de la droite, dont le premier tour aura lieu le 20 novembre, ont appelé à renégocier les accords du Touquet, conclus en février 2003 entre Londres et Paris.