Les députés indépendantistes Baggio Leung (à gauche) et Yau Wai-ching (à droite) lors d’une manifestation à Hongkong le 6 novembre 2016. | ISAAC LAWRENCE / AFP

Nouvel épisode dans la crise qui agite le Parlement de Hongkong depuis l’élection de plusieurs jeunes députés indépendantistes. Mardi 15 novembre, le juge Thomas Au a déclaré Yau Wai-ching et Baggio Leung, « disqualifiés ». Par conséquent, leurs sièges de membre du Conseil législatif sont laissés vacants.

Elus en septembre, ces deux députés favorables à un divorce avec la Chine avaient déjà été frappés d’une interdiction de siéger par Pékin le 7 novembre, au motif qu’ils avaient écorché leur prestation de serment début octobre.

Hongkong : de nouveaux députés critiquent Pékin
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Mme Yau et M. Baggio s’étaient drapés dans une bannière, avaient proclamé « Hong Kong n’est pas la Chine » et ils avaient refusé de prononcer correctement le mot « Chine ». L’exécutif de l’ex-colonie britannique avait alors déposé contre eux un recours pour demander à la Haute Cour de les disqualifier.

Dans son jugement rendu mardi, Thomas Au a estimé que « les serments soi-disant prêtés par M. Leung et Mme Yau le 12 octobre 2016 (…) sont invalides et sans valeur légale ». Cet arrêt avait cependant été devancé la semaine dernière par l’Assemblée nationale populaire chinoise qui, dans une interprétation exceptionnelle de la loi fondamentale, la mini-constitution hongkongaise, avait jugé que les deux jeunes élus ne pouvaient être autorisés à prêter de nouveau serment.

A la sortie de l’audience, Mme Yau a expliqué en quoi ce jugement était attendu, selon elle :

« Je savais que cette possibilité existait. Le gouvernement a fait tellement de petites choses pour faire pression sur la justice. »

Tolérance zéro envers les indépendantistes

L’affaire des serments, et l’intervention de Pékin, a contribué à renforcer la tension dans l’ex-colonie britannique revenue en 1997 dans le giron de la Chine et renforcé les craintes de ceux qui sentent un durcissement de la mainmise chinoise sur la ville. Hongkong a été le théâtre de manifestations rappelant – même si elles n’avaient pas leur ampleur –, les mobilisations massives de la « révolte des parapluies » de 2014.

Avant que la Haute Cour ne rende son arrêt mardi, le chef de l’exécutif hongkongais, Leung Chung-ying, avait prôné auprès de l’agence Chine nouvelle une tolérance zéro contre la mouvance indépendantiste.

« Ceux qui prônent l’indépendance ou tout autre forme de divorce au sein du pays sont une petite minorité, mais je ne baisserai pas la garde et ne montrerai aucune tolérance. Les indépendantistes hongkongais ne peuvent être admis dans le système politique hongkongais. »

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