Les élections aux Crous se déroulent dans chacune des régions. Ici, l’Université Montpellier 3. | Camille Stromboni (CC by 2.0)

Les étudiants sont appelés aux urnes, du 14 au 25 novembre, pour élire leurs représentants dans les Centres régionaux des œuvres universitaires et scolaires (Crous). Lors du précédent scrutin, en 2014, la participation n’avait pas dépassé 8,5 %, en baisse d’un demi-point par rapport à 2012. Ces élus étudiants participent pourtant à la vie de campus, en décidant notamment des aides financières pour les étudiants en rupture familiale, ou pour les événements culturels. Emmanuel Giannesini, président du Centre national des œuvres universitaires et scolaires (Cnous), détaille les enjeux du scrutin 2016.

Quelles sont les missions des représentants étudiants qui seront élus aux Crous ?

Emmanuel Giannesini : Sept élus étudiants seront élus au conseil d’administration de chacun des 28 Crous que compte le territoire [un par région], pour deux ans, ce qui fait 196 élus au total. Ils pourront à leur tour devenir des « grands électeurs » et élire leurs représentants au conseil d’administration du Cnous, l’instance nationale, qui pilote les politiques de logements de restauration et de services. Ils pourront aussi être élus au Conseil national de l’enseignement supérieur et de la recherche (Cneser), dont le rôle est seulement consultatif, mais qui est une bonne jauge de la représentativité des organisations étudiantes. Par exemple, depuis 2014, l’UNI [Union nationale inter-universitaire, marquée à droite] n’y est plus représentée.

Par ailleurs, ces étudiants élus, en tant que membres des conseils d’administration des Crous, délibèrent sur l’ensemble des sujets : les aides directes aux étudiants, les initiatives culturelles, les tarifs des résidences étudiantes et les restaurants universitaires. C’est un apprentissage de la vie civique car ils ont un rôle sur les politiques de vie de campus. Ils bénéficient, d’ailleurs, d’une formation sur la gestion d’un établissement public.

Comment expliquez-vous la faible participation des étudiants à cette élection ?

Ce sont effectivement des élections toujours compliquées, les taux de participation sont traditionnellement bas. Pour transformer cet événement en un moment mobilisateur, il faudrait raccourcir la période de vote des étudiants, qui dure actuellement deux semaines. Il faudrait aussi que les rectorats mettent à disposition des moyens pour mieux communiquer sur cet événement. Il n’y a ni affiches ni campagne nationale.

Il y a aussi une autre explication : les étudiants ne se sentent pas de liens affectifs avec leur université. Ils n’ont pas de sentiment d’appartenance, sortis de leur discipline, contrairement aux étudiants des grandes écoles.

Traditionnellement, l’UNEF arrive en tête de ces élections, mais en 2014, elle a été talonnée par la FAGE. Quelle sera la tendance, selon vous, cette année ?

Il y a un petit élément de suspense dans cette élection puisque, en 2014, la FAGE a talonné l’UNEF pour la première fois. Cette année, sur l’île de La Réunion considérée comme un fief de l’UNEF, les étudiants ont déjà commencé à voter, et il y a eu 4 élus UNEF et 3 élus FAGE. Nous verrons si l’ensemble des élections 2016 confirme cette tendance.