A quatre jours du premier tour de la primaire de la droite, Jean-François Copé intensifie sa croisade contre Nicolas Sarkozy et François Fillon qu’il met dans le même sac. « Ils ont été la main dans la main sur tous les sujets », a-t-il déclaré, mercredi 16 novembre, lors de l’émission « Questions d’info » sur LCP en partenariat avec Le Monde, France Info et l’AFP.

Interrogé sur les récentes déclarations de l’homme d’affaires franco-libanais Ziad Takieddine qui affirme avoir remis « trois valises d’argent libyen » à Nicolas Sarkozy et à Claude Guéant en 2006 et 2007, le député et maire (Les Républicains) de Meaux les a jugées « extrêmement graves, extrêmement importantes » en demandant que « la justice fasse toute la lumière ».

Il a par ailleurs qualifié de « populistes » et « démagogiques » les deux référendums proposés par l’ancien président de la République sur la suspension du regroupement familial et l’internement des fichés « S ». « On peut dire tout ce qu’on veut, c’est interdit, ce sera donc inefficace », a-t-il commenté.

« Trahison violente »

Jean-François Copé estime que Marine Le Pen peut emporter la présidentielle de 2017 parce que « partout, les gens sont exaspérés ». Pour la contrer, il défend notamment l’idée « d’un virage sécuritaire » et d’une défense intransigeante de la laïcité. Nettement distancé dans les sondages, il a refusé de dire pour qui il se prononcerait au second tour. Cela ne l’a pas empêché de souligner ses « liens très forts » avec Alain Juppé qu’il a « vu » cette semaine, comme il le fait souvent.

« Il est de notoriété publique que nous avons une histoire ancienne avec Alain Juppé autour de Jacques Chirac », a-t-il notamment déclaré alors que « Nicolas Sarkozy et Jacques Chirac, ça a juste été l’histoire d’une trahison violente, François Fillon et Jacques Chirac, même chose ».

Le maire de Meaux n’a visiblement rien oublié de sa guerre fratricide contre François Fillon pour la présidence de l’UMP en 2012.

« Comme il n’a pas supporté d’avoir perdu, François Fillon est allé expliquer que ça ne pouvait être que parce que j’avais triché… Je suis obligé de vous dire qu’en réalité les quelques triches qui ont été constatées étaient plutôt du fait de ses supporters que des miens », a-t-il affirmé.

Réagissant à la déclaration de candidature d’Emmanuel Macron qui tente de bousculer le jeu politique, Jean-François Copé ne s’est pas montré plus indulgent : « Il y a un mot anglais, c’est le mot fake, tout ça est faux, depuis le début jusqu’à la fin », a-t-il indiqué en fustigeant « un festival de poncifs, une liste complète de platitudes ».

Jugeant la démarche de l’ancien ministre de l’économie « peu convenable » à l’égard de François Hollande, il lui dénie la capacité d’incarner la nouveauté après avoir été « l’un des piliers de ce quinquennat, coresponsable de son échec ». Pour lui, Emmanuel Macron se trompe de combat car il « est encore dans l’idée que la politique c’est facile » alors que « l’engagement politique, ce n’est pas l’affaire de quelques semaines ni de quelques mois, c’est un long chemin ».