Devant l’ambassade d’Equateur à Londres, lundi 14 novembre, où le fondateur de WikiLeaks est réfugié depuis quatre ans. | JUSTIN TALLIS / AFP

L’audition à Londres du fondateur de WikiLeaks, Julian Assange, accusé de viol en Suède, s’est achevée mardi 15 novembre au bout de deux jours, a indiqué le parquet suédois. Cet interrogatoire a été mené à l’ambassade d’Equateur, où l’Australien de 45 ans est réfugié depuis août 2012, par un procureur équatorien en présence d’une consœur suédoise, Ingrid Isgren, magistrat instructeur adjoint.

« Le résultat sera transmis ultérieurement par écrit par l’Equateur aux procureurs suédois. Quand le procès-verbal aura été dressé, les procureurs arrêteront une position sur la poursuite de l’enquête préliminaire », a indiqué le parquet dans un communiqué. Il a précisé qu’en raison du secret de l’instruction, aucune information ne pouvait être révélée sur la façon dont s’était déroulée l’audition. L’avocat suédois de M. Assange, Per Samuelsson, qui n’a pas été autorisé à assister à l’interrogatoire, a indiqué qu’il allait « contester » sa mise à l’écart.

Le cyberactiviste a « pleinement coopéré »

D’après WikiLeaks, Julian Assange a « pleinement coopéré » à l’interrogatoire, qu’il réclamait depuis longtemps. En mars 2015, la procureure chargée du dossier, Marianne Ny, qui a toujours refusé de se rendre à Londres, s’est fait rappeler à l’ordre par la cour d’appel de Stockholm, qui a critiqué la passivité du parquet. L’ancien procureur Sven-Erik Alhem regrettait notamment que les enquêteurs ne se soient pas rendus à Londres avant que le cyberactiviste trouve refuge à l’ambassade d’Equateur : « Cela aurait au moins permis de conclure l’enquête préliminaire et peut-être de mettre un terme à cette affaire. »

M. Assange nie le viol présumé pour lequel une Suédoise a porté plainte en août 2010. Selon la jeune femme, âgée de 27 ans au moment des faits, il aurait engagé une relation sexuelle non protégée avec elle, alors qu’elle dormait et qu’elle avait clairement indiqué vouloir qu’il porte un préservatif. L’Australien reste sous le coup d’un mandat d’arrêt européen, qu’il a contesté à de multiples reprises devant la justice suédoise.