Le silence est imposé en Corée du Sud pour ne pas perturber les 606 000 lycéens qui passent leur examen d’entrée dans le supérieur. | JUNG YEON-JE / AFP

A événement exceptionnel, mesures exceptionnelles. Pour ne pas perturber les quelque 600 000 lycéens de Corée du Sud qui passent ce jeudi 17 novembre leurs examens d’entrée à l’université, c’est tout le pays qui s’adapte à eux le temps d’une journée.

Toutes les administrations, beaucoup d’entreprises privées et même la Bourse ont ouvert à 10 heures, soit une heure plus tard qu’habituellement, pour permettre aux jeunes stressés d’arriver à l’heure à l’examen. Une interdiction de décoller et d’atterrir a été décrétée sur tous les aéroports pendant une demi-heure en début d’après-midi, au moment où se déroule la principale épreuve d’écoute linguistique. De même les travaux ont été suspendus sur de nombreux chantiers de construction et la circulation des poids lourds est interdite près des lieux d’examen.

Obsession de la réussite scolaire

Toute la scolarité des jeunes Sud-Coréens est orientée vers cette journée fatidique où une génération joue son avenir en quelques heures. Réussir cet examen permet en effet d’entrer dans les meilleures universités, ce qui garantit un avenir professionnel, parfois même de bonnes perspectives de mariage. Les chaînes de télévision ont diffusé des images d’étudiants nerveux à l’heure de se présenter aux examens, en larmes au moment de se séparer des parents, d’encouragements bruyants qui leur étaient adressés par les classes d’âge suivantes. En raison de l’enjeu, des milliers de parents ont ensuite convergé vers les temples et églises pour prier.

Chaque année, ces examens relancent le débat sur l’obsession sud-coréenne pour la réussite scolaire, et sur les avantages et les inconvénients d’un système éducatif souvent considéré à l’étranger comme un modèle de méritocratie. Si la concurrence effrénée génère l’excellence, comme en témoignent les scores des universités sud-coréennes dans les classements internationaux, elle engendre aussi des résultats beaucoup moins glorieux, comme un taux élevé de dépression et de suicide.