Des militaires français patrouillent devant le palais de justice de Nice, le 15 juillet 2016. | GIUSEPPE CACACE / AFP

Un enfant peut-il être prénommé Mohamed Merah, comme le tueur de Toulouse ? C’est la justice qui tranchera. Le parquet de Nice a, en effet, engagé, vendredi 18 novembre, une procédure pour modifier le prénom d’un nourrisson de 15 jours déclaré à l’état civil sous le nom de « Mohamed, Nizar Merah ».

« Il est évident, et c’est en tout cas le point de vue du parquet de Nice, que donner un prénom à un enfant qui a déjà le nom d’un terroriste très notoirement connu en France est quelque chose qui peut porter préjudice à l’enfant », a estimé lors d’un point presse le procureur de Nice, Jean-Michel Prêtre.

« C’est vraiment par rapport à l’intérêt pur de l’enfant, et non par rapport à un contexte, ou une religion ou un radicalisme violent supposé que les choses sont prises en compte », a-t-il ajouté.

Le parquet a donc décidé de saisir le juge aux affaires familiales, qui rendra sa décision « dans les prochains jours ». celle-ci s’appliquera « immédiatement quelle que soit ensuite la décision des parents » qui auront, toutefois, une possibilité de recours.

« Contraire à l’intérêt de l’enfant »

Le procureur de Nice a également dit qu’une « enquête sur le contexte familial » serait ouverte « pour comprendre le contexte dans lequel cet enfant serait amené à grandir ».

En France, depuis 1993, les officiers d’état civil ne peuvent plus décider d’interdire un prénom. La municipalité a cependant estimé que le choix des parents « pouvait être contraire à l’intérêt de l’enfant » et l’a assimilé à une apologie du terrorisme.

Elle a aussi choisi de rendre l’affaire publique : « C’est de la responsabilité propre de la mairie d’avoir communiqué sur ce dossier particulier, ce n’est pas de mon fait, ni semble-t-il du fait de la famille non plus », a souligné le procureur.

Mohamed Merah a assassiné sept personnes en mars 2012 : un militaire à Toulouse, deux parachutistes à Montauban, et trois enfants et un adulte dans une école juive toulousaine. Il fut abattu par la police le 22 mars, dans l’appartement toulousain où il s’était retranché.