Les électeurs sont appelés à départager, dimanche 20 novembre, les sept candidats au premier tour de la primaire de la droite. Une première pour cette famille politique, cinq ans après la primaire socialiste remportée par François Hollande, qui soulève de nombreuses questions pratiques pour ceux qui envisagent de faire le déplacement.

Un bureau de vote à Hénin-Beaumont en 2015. | DIANE GRIMONET POUR "LE MONDE"

Qui peut voter ?

Tout électeur peut venir voter à la primaire de la droite, sans condition d’adhésion à un parti politique, à condition d’être inscrit sur les listes électorales au 31 décembre 2015 ou d’avoir 18 ans au moment de la présidentielle 2017 (il est néanmoins trop tard pour s’inscrire pour les mineurs qui étaient dans ce cas de figure). Deux conditions supplémentaires ont néanmoins été ajoutées par rapport à un scrutin traditionnel :

  • les électeurs doivent payer deux euros par tour pour pouvoir voter ;
  • les électeurs doivent adhérer à la « Charte de l’alternance ».

Quand voter ?

Le premier tour du scrutin a lieu le dimanche 20 novembre, le second le dimanche 27 novembre (en Guadeloupe, à Saint-Martin, à Saint-Barthélemy, en Guyane, en Martinique, à Saint-Pierre-et-Miquelon et en Polynésie française, le vote est avancé à la veille).

Où voter ?

10 228 bureaux seront ouverts en France. Attention, ils ne correspondent pas nécessairement aux bureaux de vote habituels des électeurs. Il faut donc se rendre sur le site de la primaire pour connaître son bureau de vote. Par ailleurs, il faut y entrer son adresse d’inscription sur les listes électorales au 31 décembre 2015.

L’identité des votants peut-elle être contrôlée ?

Le règlement des bureaux de vote dit que « seuls peuvent prendre part au vote » les électeurs inscrits sur la liste électorale (soit la liste électorale principale, soit la liste complémentaire établie par la Haute Autorité de la primaire pour les mineurs inscrits).

Il est également précisé que tout électeur doit présenter une pièce d’identité. Il doit ensuite verser la contribution de deux euros et souscrire à la « Charte de l’alternance ». Impossible de voter en cas de non-respect d’une de ces deux dernières formalités, selon le règlement. Enfin, après avoir voté, l’électeur doit apposer sa signature sur la liste d’émargement.

Il faut savoir qu’il est interdit de voter par procuration.

Que dit la « Charte de l’alternance » ?

Voici le texte présenté à ceux qui souhaitent participer au scrutin :

« Je partage les valeurs républicaines de la droite et du centre et je m’engage pour l’alternance afin de réussir le redressement de la France. »

Faut-il signer cette charte de son nom ?

Pour contrôler l’adhésion des électeurs à la charte, les bureaux de vote disposeront de listes de décharge. Les électeurs devront y émarger en apposant leur signature, à l’encre, en face de leur nom.

Peut-on savoir qui a voté ? Y aura-t-il un fichage des électeurs ?

La Haute Autorité de la primaire assure sur son site qu’il n’y a pas d’inquiétude à avoir sur ce plan :

« Le vote est strictement confidentiel et anonyme et aucun fichier ne sera constitué hors du contrôle de la CNIL. Les listes électorales seront détruites sous le contrôle d’huissiers de justice et aucune trace ne sera conservée des participants à la primaire. »

Les deux listes d’émargement (celle d’adhésion à la charte et celle liée au vote) sont concernées par cette précision.

Il ne s’agit pas que d’un engagement moral : l’utilisation des données personnelles est encadrée par la loi. La constitution et l’exploitation de fichiers sont encadrées par la CNIL.

Quelles informations seront récoltées sur les votants ? Comment seront-elles utilisées ?

Le vote en lui-même n’est censé donner lieu à aucune forme de récolte d’informations personnelles. En revanche, le règlement des bureaux de vote précise qu’une « table est disposée en vue de la constitution du fichier des personnes souhaitant être informées dans le cadre de la présidentielle qui permet à l’électeur de laisser, s’il le souhaite, son nom et ses coordonnées ».

Ce fichier aura vocation à être utilisé pendant la campagne présidentielle de la personne qui remportera la primaire. Il pourra notamment servir de base à des sollicitations par e-mail jusqu’en mai 2017.

A quoi servira l’argent récolté lors de la primaire ?

La Haute Autorité de la primaire indique que l’organisation du scrutin coûterait environ 8 millions d’euros au total. En tablant sur une participation de deux millions d’électeurs au premier et au second tour, les deux euros versés à chaque tour par les électeurs permettraient d’arriver à l’équilibre.

Si la participation est dépassée, la Haute Autorité indique que l’argent récolté « servira à financer la campagne présidentielle du candidat désigné. Les comptes de la primaire seront publiés, certifiés par deux commissaires aux comptes et justifiées à l’euro près. »