Ipsos pour Le Monde

Le troisième débat télévisé de la primaire de la droite, jeudi 17 novembre, ne semble pas avoir enrayé la forte progression de François Fillon. Au contraire. D’après un ultime sondage réalisé par Ipsos, vendredi 18 novembre, auprès de 9 574 personnes, dont 807 se déclarant certaines d’aller voter, l’ancien premier ministre est crédité auprès de ces dernières de 30 % d’intentions de vote. Il devancerait d’une très courte tête Alain Juppé et Nicolas Sarkozy, qui arrivent tous deux à égalité à 29 %.

Dans la huitième vague de l’enquête électorale menée par le Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof), en collaboration avec Le Monde et réalisée par Ipsos-Sopra Steria du 8 au 13 novembre auprès de 18 200 personnes, dont 1 337 se déclarant certaines d’aller voter, M. Fillon avait déjà enregistré une spectaculaire progression de 10 points en un mois, passant de 12 % à 22 % d’intentions de vote. Selon Ipsos, il aurait donc gagné à nouveau huit points en une semaine. L’autre tendance observée dans notre enquête, le recul de M. Juppé, se serait poursuivie dans le même laps de temps : après avoir perdu 5 points en un mois (41 % en octobre, 36 % en novembre), M. Juppé aurait perdu 7 points supplémentaires au cours des derniers jours. M. Sarkozy reste stable, à 29 % d’intentions de vote. Il n’avait perdu qu’un point en un mois dans l’enquête Cevipof.

Vers un match à trois

Rappelons-le une fois encore : ces sondages comportent des marges d’erreur et n’ont pas de valeur prédictive. L’ampleur de la mobilisation et le profil des votants, qui seront l’une des clés d’explication des résultats du premier tour, dimanche, sont particulièrement difficiles à évaluer par avance s’agissant d’une primaire, exercice inédit pour la droite. Ces chiffres sont donc à prendre avec précaution. On peut accorder plus de crédit aux tendances : ce qui se profile est la perspective d’un match à trois, potentiellement très serré, pour deux places qualificatives. Il paraît difficile d’en dire davantage. Le directeur général délégué d’Ipsos, Brice Teinturier, estime pour sa part que « la dynamique de François Fillon, qui se poursuit, lui permet a priori de se qualifier pour le second tour ». « La deuxième et la troisième place sont en revanche très difficiles à départager », ajoute-t-il.

Il apparaît clairement que les quatre autres candidats sont désormais hors jeu. Bruno Le Maire perd à nouveau deux points, à 5 % d’intentions de vote. Nathalie Kosciusko-Morizet en recueille 3,5 % (+0,5). Stable à 2 %, Jean-Frédéric Poisson continue de devancer légèrement Jean-François Copé, qui arrive bon dernier avec 1,5 % d’intentions de vote.

Ipsos pour Le Monde