Uber teste des voitures autonomes à Pittsburgh, aux Etats-Unis. | Jared Wickerham / AP

Les transports connectés sont une priorité pour la Commission européenne. En amont de la publication de la « Stratégie pour le véhicule du futur », qui sera dévoilée le 30 novembre, la commissaire européenne aux transports, Violeta Bulc, a martelé ce message, jeudi 17 novembre, à Bruxelles.

Pour l’exécutif européen, les enjeux sont multiples : réduire l’accidentologie sur les routes (70 morts par jour) grâce aux aides à la conduite permises par ces nouvelles technologies ; diminuer les embouteillages par une meilleure connaissance du trafic et une interaction avec les équipements routiers ; permettre aux entreprises européennes de participer pleinement à la croissance de ce marché, où se positionnent désormais des sociétés telles que Google. Selon le cabinet IHS, plus de 20 millions de véhicules autonomes (ou partiellement autonomes) pourraient circuler sur les routes d’ici à 2025. « Pour nous, il s’agit de créer un cadre dans lequel le business pourra se développer », admet Mme Bulc.

Echanger le plus de données possible

L’intérêt de l’industrie pour ce secteur est manifeste. La plupart des grands constructeurs européens travaillent déjà sur des véhicules autonomes, estimant pour certains pouvoir livrer leurs nouveaux modèles dès 2019 ou 2020. Le 14 avril, les ministres du transport des Etats membres de l’Union européenne ont souscrit à la « déclaration d’Amsterdam » en faveur du véhicule autonome. Mais faute d’orientation donnée par les autorités européennes, le secteur manquait de visibilité.

Afin de rassurer les acteurs du secteur et les investisseurs, le document préparé par la Commission affirme la volonté de Bruxelles d’accompagner sur la durée le développement des transports connectés, sinon autonomes. Il fixe aussi, aux professionnels concernés, les étapes à franchir. Dans un dispositif qui repose sur l’échange des données – des conducteurs, des constructeurs, des stations de péages, des villes, etc. –, le texte pointe l’urgence à permettre l’accès et l’interopérabilité du plus grand nombre d’informations, tout en les protégeant.

« Agir vite »

La difficulté à faire travailler ensemble des concurrents, appelés à partager les données de leurs clients, n’étant pas la moindre. La Commission reconnaît aussi qu’elle a du mal à suivre le rythme de développement de ces technologies. Selon Mme Bulc, il s’agit de réformer dans ce domaine le mode de décision des instances européennes : « Il faut agir vite sans quoi les investisseurs se détourneront ».

La feuille de route qui se dessine s’annonce donc longue :

« Nous avons un nombre incroyable de défis à relever. Nous serons très prudents pour faire les choses proprement car ce qui est en jeu ce sont des vies humaines », explique Mme Bulc.

Si les premières innovations pourraient voir le jour très vite, comme le freinage d’urgence (déclenché par la voiture elle-même), les voitures totalement autonomes n’arriveront, elles, que dans un avenir plus lointain. Celles-ci ne devraient faire leur apparition qu’à l’horizon 2050, estime la commissaire.