Accrochées dans le centre de Séoul, des affiches appellent à la démission de la présidente Park Geun-hye. | KIM KYUNG-HOON / REUTERS

La présidente sud-coréenne Park Geun-hye a joué un rôle de collusion dans le scandale de corruption à l’origine de vastes manifestations pour demander sa démission, a affirmé dimanche 20 novembre le parquet de Séoul.

Lee Young-ryeol, chef de parquet du district central de la capitale, a par ailleurs annoncé à la presse l’inculpation formelle de trois suspects dans cette retentissante affaire centrée sur une amie de 40 ans de la présidente, Choi Soon-sil, une confidente de l’ombre arrêtée début novembre pour fraude et abus de pouvoir.

« Sur la foi des indices rassemblés à ce stade, nous (...) estimons que la présidente a joué un rôle de collusion dans une partie considérable des activités criminelles impliquant les (trois) personnes », a déclaré à la presse le chef des enquêteurs Lee Young-ryeol, en référence à Mme Choi et à deux ex-conseillers de la présidente.

Les manifestations ne faiblissent pas pour demander la démission de la présidente

Mme Choi, 60 ans, est accusée d’avoir usé de son influence sur Mme Park pour contraindre des groupes industriels à verser des fonds à des fondations douteuses, sommes qu’elle est accusée d’avoir détourné à des fins personnelles. Cette éminence grise, qui n’avait aucun poste officiel dans l’administration sud-coréenne, a été arrêtée début novembre, quelques jours avant deux conseillers de la présidente, Ahn Jong-beom et Jeong Ho-seong.

Selon la Constitution sud-coréenne, un chef de l’Etat en exercice ne peut pas faire l’objet de poursuites pénales, sauf pour insurrection ou trahison. La présidente a cependant pris un avocat pour entrer en contact avec les enquêteurs afin d’étudier la faisabilité d’une audition, ce qui serait une première pour un chef d’Etat sud-coréen.

Des dizaines de milliers de personnes ont défilé samedi 19 novembre à Séoul. | JUNG YEON-JE / AFP

L’affaire a fait plonger la cote de popularité de la présidente, à un an de la fin de son mandat. Elle a entraîné les plus importantes manifestations en Corée du Sud depuis 1980 pour exiger la démission de Mme Park. Des dizaines de milliers de personnes ont encore défilé samedi à Séoul, pour la quatrième semaine consécutive. Les manifestants étaient 450 000, selon les organisateurs, à défiler en scandant « Park Geun-hye démission! », tandis que la police parlait de 155 000.