Les écoles de commerce qui proposent des cursus dès après le bac, souvent en dehors de la plate-forme APB, sont nombreuses, mais pas toutes de qualité. Les conseils de Dominique Torres, conseillère d’orientation au Centre d’information et d’orientation Médiacom de l’académie de Paris.

Quelles sont les bonnes questions à se poser avant d’intégrer une école de commerce post-bac ?

Le marché des écoles de commerce est ultra-concurrentiel, les formations coûteuses et l’endettement des élèves important. Il y a énormément d’écoles prêtes à mentir en faisant figurer sur leurs sites des labels et des titres qu’elles n’ont pas. Il faut donc exiger des garanties sérieuses : l’école est-elle reconnue par l’Etat ? Quelle est la valeur réelle de son diplôme sur le marché ? S’agit-il d’un diplôme visé par l’Etat ou d’un diplôme qui n’a aucune reconnaissance en dehors de l’école ? Il faut tout vérifier attentivement si l’on veut éviter de se sentir floué financièrement à la suite d’une mauvaise orientation.

Quelques pièges sont fréquents. Par exemple, un titre enregistré au Répertoire national des certifications professionnelles (RNCP), qui est une reconnaissance de l’Etat valable un nombre d’années limité, permet d’acquérir un niveau mais ne donne pas lieu à une équivalence à l’université. La confusion est fréquente. Pour rappel, les écoles privées coûtent en moyenne 9 000 euros chaque année d’étude. Les écoles consulaires, qui dépendent des chambres de commerce et d’industrie, coûtent en moyenne 5 000 euros par année d’étude.

A quels labels peut-on faire confiance ?

Le visa de l’Etat accorde une bonne garantie de la qualité d’un diplôme. Il mesure la qualité du contenu de la formation, du corps professoral et de l’insertion professionnelle. Par ailleurs, il favorise la poursuite d’études à l’université. Cette reconnaissance par l’Etat permet à l’étudiant de bénéficier d’une bourse et d’un hébergement. Attention, la moitié des écoles de commerce ne sont pas visées par l’Etat. Le grade de master est plus exigeant, et permet une éventuelle poursuite d’études à l’université.

« Nous disons aux bons élèves qu’il ne faut pas avoir peur des classes préparatoires, publiques et en deux ans. C’est la voie royale ! A l’issue, on a toutes les chances d’intégrer des écoles reconnues. »

L’appartenance à la Conférence des grandes écoles (CGE) est un très bon gage de qualité. Pour appartenir à la CGE, une association qui défend le modèle des grandes écoles, les candidates doivent être reconnues par l’Etat, délivrer le grade de master et subir un audit exigeant sur une douzaine de critères. Une trentaine d’écoles de commerce françaises font partie de ce réseau.

Les labels internationaux sont difficiles à obtenir et reconnaissent une bonne visibilité à l’étranger. Mais là encore, si les labels donnent une bonne indication, au-delà d’un certain classement, les diplômes, visés ou non, « labélisés à l’international » ou pas, ne valent pas la peine.

Quelles sont les formations à privilégier après le baccalauréat ?

Nous disons aux bons élèves qu’il ne faut pas avoir peur des classes préparatoires, publiques et en deux ans. C’est la voie royale ! A l’issue de ces formations, les élèves ont toutes les chances d’intégrer des écoles reconnues. Pour ceux qui préfèrent éviter la classe prépa, une licence à l’université, suivie d’une école universitaire de management (IAE), a plus de valeur et un meilleur niveau que les écoles de commerce privées post-bac.

Un dossier spécial et un salon, pour tout savoir sur les écoles de commerce

Retrouvez notre dossier spécial dédié aux business schools, issu de notre supplément de 20 pages paru dans « Le Monde » daté du mercredi 17 novembre, avec des décryptages, des reportages dans les écoles et les IAE ainsi que des conseils pour choisir son orientation et financer son cursus.

Des informations à compléter lors du salon des grandes écoles du Monde, samedi 26 et dimanche 27 novembre à Paris, grâce aux conférences animées par nos journalistes et en rencontrant des responsables et étudiants de nombreuses écoles de management représentées. Entrée gratuite, préinscription recommandée.