Le nombre important de reconnaissances qui jugent de la qualité d’une école ou d’un diplôme a de quoi donner le tournis. Quelques clés sont indispensables pour comprendre ces labels, rendus opaques par certaines écoles qui jouent sur des ambiguïtés pour vendre des diplômes qui n’offrent pas nécessairement d’équivalence à l’extérieur.

  • Les titres certifiés

Les titres certifiés valident des compétences nécessaires à l’exercice d’un métier. Ils situent l’insertion professionnelle selon cinq niveaux : niveau 1 (bac + 5), niveau 2 (bac + 3-bac + 4), niveau 3 (bac + 2), niveau 4 (baccalauréat), niveau 5 (BEP ou CAP). C’est le taux d’insertion professionnelle qui est jugé, plus que le contenu des formations. La commission nationale de la certification professionnelle (CNCP), rattachée au ministère chargé de l’emploi, enregistre pour une durée limitée les différents diplômes, titres et certificats de qualification professionnelle.

A savoir Malgré ce que prétendent certaines écoles privées, les « niveaux » ne donnent pas droit à une équivalence à l’université et ne permettent donc pas d’y poursuivre des études. A titre d’exemple, un « niveau 1 (bac + 5) » n’est pas l’équivalent d’un master 2 (bac + 5), obtenu à l’université et reconnu en Europe et à l’international. Prudence encore, certaines écoles qui ne figurent plus dans le registre oublient d’enlever cette mention sur la présentation de leurs formations. La liste des titres certifiés est consultable sur le site du répertoire national de la certification professionnelle.

  • Ecole reconnue

Le principal intérêt de la « reconnaissance » d’une école est que l’étudiant éligible à la bourse sur critères sociaux puisse en bénéficier. Pour obtenir cette reconnaissance du ministère chargé de l’enseignement, l’école doit répondre à des exigences pédagogiques, présenter son programme et être pourvue d’un corps professoral permanent.

A savoir La mention « formation reconnue » est souvent utilisée abusivement dans les présentations des diplômes. Elle ne permet pas une poursuite d’études dans un cycle universitaire. Les mentions « sous tutelle de l’Education nationale », « reconnue par le rectorat » sont abusives et ne constituent pas une garantie.

  • Diplôme visé

Cette reconnaissance officialise un niveau académique. Le « visa » facilite la poursuite d’études et offre une garantie plus forte que la simple reconnaissance. Il est délivré à une centaine de formations et diplômes de gestion par la Commission d’évaluation des formations et diplômes de gestion (CEFDG), dont la liste est consultable sur le site www.cefdg.fr.

A savoir Le visa du ministère ne garantit pas un grade de master à une formation bac + 5. Le grade de master est plus exigeant. Par ailleurs, un visa est attribué à une formation précise et non à l’ensemble des diplômes proposés par l’école. Selon le dernier bilan de l’Office national d’information sur les enseignements et les professions (Onisep), « seule une centaine de diplômes de niveau bac + 3 à bac + 5 ont ce label ».

  • Grade de master

C’est un grade officiel, protégé, à valeur nationale et européenne. Il permet une poursuite d’études à l’université, en France ou à l’étranger. Seuls une quarantaine de programmes sont habilités à le délivrer par la CEFDG. La durée d’attribution s’étend de un à six ans. La liste des formations couronnées du grade de master est accessible sur le site Internet de la CEFDG.

A savoir Master en français se traduit par… master en anglais, alors qu’il ne s’agit pas du même diplôme. Contactées, certaines écoles entretiennent la confusion. Une vérification est nécessaire, car les titres « master of… » sont utilisés abusivement par des écoles qui ne délivrent pas le grade de master, mais des « bac + 5 ». Ces derniers n’ont pas de valeur officielle à l’extérieur de l’école, contrairement au master universitaire (ou diplôme national de master, DNM), qui délivre automatiquement le grade de master et permet la poursuite d’études en doctorat. Le mastère spécialisé (MS) et les « masters of science » (MSc, sigle protégé par la Conférence des grandes écoles) ne sont pas des masters d’universités. Tout comme le visa, le grade de master s’applique à un diplôme précis et non à toutes les formations de l’école.

  • De la même manière, un « bachelor », traduction anglaise de « licence », n’est pourtant pas l’équivalent d’une licence obtenue à l’université. Seules quelques rares exceptions existent. Il faut se renseigner auprès du ministère de l’enseignement pour savoir si le diplôme est visé à bac + 3 et s’il permet une poursuite d’études à l’université.

  • En France, le PhD, traduction internationale du doctorat, désigne des formations à bac + 8 dispensées dans certaines écoles. Ce titre n’est pourtant pas reconnu par l’Etat, à l’inverse du doctorat universitaire d’Etat. Ces formations en PhD, plus ou moins cotées sur le marché, permettent aux écoles d’attirer des élèves étrangers.

  • Les accréditations internationales

L’association européenne EFMD (label Equis ou Epas), la britannique Amba (pour les masters of business administration, MBA), et l’américaine AACSB délivrent trois labels internationaux qui servent d’indicateurs. En France, une vingtaine d’écoles ont obtenu l’une ou l’autre de ces accréditations, mais seules onze écoles possèdent la triple accréditation.

  • A savoir Ces labels ne sont pas des reconnaissances officielles de l’Etat. Le label britannique Amba n’accrédite pas une école mais un ou plusieurs de ses MBA. De la même manière, les labels Equis ou Epas accréditent une formation et non une école. Autre subtilité : la simple appartenance à l’une de ses associations ne signifie pas que l’école est labélisée mais uniquement qu’elle a payé sa cotisation. Ces labels servant essentiellement à attirer des étudiants étrangers, les ambiguïtés sur les sites des formations sont nombreuses.

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