Une manifestation antimigrants sur l’île de Chios, le 28 septembre 2016. | LOUISA GOULIAMAKI / AFP

Le gouvernement grec veut créer un nouveau camp sur l’île de Chios, où une centaine de réfugiés ont récemment fui l’actuel camp de Souda en raison d’incidents et se retrouvent sans logement, a annoncé dimanche 20 novembre le secrétaire d’Etat chargé de l’immigration.

« Nous proposons de vider l’actuel camp de Souda », situé près du port et chef-lieu de l’île, où séjournent près de 700 migrants et de « créer un nouveau centre d’accueil », a expliqué Yannis Balafas à la télévision Epsilon.

Depuis vendredi, après deux nuits de suite d’incidents, près d’une centaine de réfugiés ont fui le camp et dorment sur les trottoirs avoisinants, par peur d’y rentrer.

Des incidents provoqués par l’extrême droite

Dans la nuit de mercredi à jeudi, deux groupes de migrants avaient dévalisé deux commerces et des affrontements avec la police avaient eu lieu. Le lendemain, des engins incendiaires avaient été lancés sur le camp, des tentes avaient été détruites, et deux volontaires aidant les réfugiés ont été agressés par une trentaine de personnes et hospitalisés. Le jour suivant, un Syrien a été blessé à la tête après le lancement d’une pierre par un inconnu.

Yannis Balafas a déclaré qu’à l’origine de ces incidents il y avait « l’action des groupes minoritaires et des personnes très dures de l’extrême droite ». Il a rappelé que des députés du parti néonazi grec Aube dorée avaient visité l’île quelques jours avant le début de ces incidents. « Dans cette tourmente, c’est logique que les habitants de Chios se sentent inquiets », a-t-il ajouté.

Le projet de nouveau camp est pour l’instant bloqué par la mairie de Chios, qui refuse de créer un nouveau camp pour les réfugiés, qui sont actuellement 4 000 sur l’île, car elle craint l’augmentation de leur nombre. Mais le gouvernement espère un « accord », qui lui permettrait de « commencer les travaux d’une manière imminente ».

Les incidents sont récurrents dans les cinq îles de la mer Egée où sont entassés au total 16 000 migrants depuis plusieurs mois dans des conditions misérables. Ils doivent être renvoyés en Turquie selon l’accord qui prévaut entre l’Union européenne et Ankara signé en mars, mais, pour éviter cette perspective, la majorité d’entre eux ont demandé l’asile en Grèce, une procédure très longue.