Le président colombien Juan Manuel Santos, et le commandant en chef des Forces armées révolutionnaires de Colombie Rodrigo Londoño, plus connu sous son nom de guerre de « Timochenko », ont signé un accord de paix le 26 septembre. | JOHN VIZCAINO / REUTERS

L’opposition colombienne a rejeté mardi 22 novembre la nouvelle mouture de l’accord de paix conclu entre le gouvernement et la guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC). « Nous avons insisté pour que soient introduites des modifications à l’accord préparé par le gouvernement et les FARC ; le gouvernement s’est opposé à ces modifications portant sur des sujets substantiels », a affirmé à la presse l’ancien président Alvaro Uribe, farouche opposant aux négociations avec la guérilla.

Avec d’autres opposants à l’accord, dont la première version a été rejetée le 2 octobre par un référendum, M. Uribe s’est longuement réuni lundi avec une délégation du gouvernement du président Juan Manuel Santos. Ce dernier leur a présenté la nouvelle version de l’accord, dont la révision a été conclue le 12 novembre avec les FARC à La Havane, siège des négociations de paix depuis 2012.

« Une simple retouche », selon l’opposition

Les opposants ont réaffirmé que si certaines de leurs demandes n’étaient pas incluses dans la nouvelle version, présentée comme définitive et non modifiable, il ne s’agirait alors que d’« une simple retouche de l’accord rejeté par les citoyens ».

Parmi ces demandes figurent notamment l’interdiction de l’éligibilité politique de responsables de crimes pendant qu’ils purgent leur peine, l’élimination des crimes de trafic de drogue du cadre des délits politiques qui bénéficient d’une amnistie, et la non-incorporation de l’accord dans la Constitution.

« Nous sommes totalement disposés à dialoguer avec le gouvernement et avec la guérilla de ces modifications, a ajouté M. Uribe. A cette fin, nous proposons de profiter de la présence des FARC à Bogota. » Des délégués de la guérilla sont arrivés lundi dans la capitale de la Colombie pour préparer la signature de l’accord de paix.

« De nombreuses modifications », selon le gouvernement

Humberto de la Calle, chef de la délégation colombienne chargée des négociations avec les FARC, a assuré que le nouvel accord inclut « de nombreuses modifications, ajustements et précisions sur pratiquement tous les thèmes ». Selon le gouvernement, les modifications portent sur 56 des 57 points soulevés par l’opposition.

Le président Santos, qui a reçu le prix Nobel en octobre pour ses efforts en faveur de la paix, a dit que l’accord serait présenté à partir de mercredi au Congrès pour y être discuté.

Le conflit armé, qui a impliqué paramilitaires, guérillas et armée depuis plus d’un demi-siècle, a fait plus de 260 000 morts, plus de 60 000 disparus et 6,9 millions de déplacés.