Etudier dans une grande école de management coûte cher, les bourses d’Etat, les bourses « d’excellence » ou encore les prêts bancaires peuvent aider à financer sa formation. | Pixabay.com

Des frais de scolarité élevés, auxquels il faut encore ajouter le logement et les fournitures et les autres dépenses courantes… Pas de doute, étudier dans une grande école de management coûte cher. Du moins en théorie. Car dans la pratique, il existe de nombreux moyens d’alléger la facture… ou d’en réduire l’impact.

Conscientes de la difficulté pour beaucoup d’étudiants de financer un cursus onéreux, nombre de business schools multiplient en ­effet les initiatives pour leur venir en aide. « La diversité des profils de nos élèves fait partie de nos préoccupations, expose ainsi Caroline Cazi, en charge des questions sociales à Sup de Co Montpellier. Pour cela, nous devons lever tous les freins, y compris financiers. Nous accueillons ainsi aussi bien des BTS génie thermique que des élèves issus d’une prépa littéraire. Avec le même taux de réussite à la sortie. »

  • Les bourses d’Etat constituent la première piste, la plus évidente. Environ 25 % des élèves en obtiennent une (jusqu’à 555 euros mensuels, sur dix mois). En général, ils bénéficient en sus d’une réduction, voire d’une dispense totale des droits de scolarité. A HEC, par exemple, les boursiers ne payent, en moyenne, qu’un peu plus du quart du montant des droits.

  • Des bourses « d’excellence » sont accordées par de nombreuses d’écoles et sont financées par des sociétés partenaires, les anciens ou la fondation. A Sup de Co Montpellier, environ 70 élèves voient leurs frais de scolarité pris en charge intégralement et, pour certains, une part de leurs frais de vie. A Kedge, le montant des bourses de l’école atteint 1 million d’euros. Idem à Skema, où plusieurs centaines d’élèves perçoivent une aide.

  • L’alternance est « le premier levier pour réduire la facture », estime Caroline Cazi. L’école, qui compte un millier d’apprentis sur un effectif total de 2 500 élèves, complète le dispositif par des « bourses d’aptitude », destinées notamment à ceux qui doivent louer un second logement, près de leur entreprise d’accueil. L’apprentissage connaît un fort développement dans les business schools : on recense 500 apprentis à EM Normandie, plus de 200 à l’Essec… « Entre les bourses et l’apprentissage, plus de la moitié de nos élèves sont aidés », souligne Jean-Michel Blanquer, le directeur général de l’Essec. L’école de commerce et marketing Istec, de son côté, mise sur les contrats de professionnalisation : en 5e année, la moitié des élèves en ont signé un. Et certains effectuent même tout leur cursus en alternance.

  • Des postes de monitorat d’une dizaine d’heures par semaine sont proposés par plusieurs écoles. Beaucoup d’étudiants exercent aussi une activité rémunérée à temps partiel. A Kedge, une cinquantaine d’élèves travaillent au centre de documentation ou à l’accueil de leurs camarades, à raison d’une quinzaine d’heures par semaine. Toulouse Business School (TBS) et Skema proposent des horaires aménagés.

  • Les stages ou l’année de césure permettent également d’arrondir ses fins de mois – et de payer une part des droits. « En moyenne, nos stagiaires perçoivent autour de 1 000 euros par mois, indique Martine Mordant, directrice générale adjointe de Kedge. Mais il n’est pas rare que leur gratification approche 1 500 euros. »

  • La Junior Entreprise (association à visée pédagogique d’une école ou d’une université), quant à elle, « permet à plusieurs dizaines de nos élèves de couvrir leurs frais de scolarité », observe Alice Guilhon, ­directrice générale de Skema.

  • Le prêt bancaire et le prêt d’honneur (financé par l’école), à taux zéro représentent une dernière possibilité. En réalité, les deux formules sont désormais assez proches, compte tenu des taux très bas pratiqués aujourd’hui par les banques. Sans compter que certaines écoles comme TBS ou Kedge prennent en charge les intérêts du prêt bancaire jusqu’à la sortie du diplômé.

Résultat, la mixité sociale est souvent plus importante qu’on ne le croit sur les campus des écoles de commerce. « Nos écoles ne sont pas réservées aux CSP ++ », assure Alice Guillon. « Aucun étudiant n’est empêché de venir chez nous pour des raisons financières », confirme Jean-Michel Blanquer. En réalité, le principal frein n’est pas d’ordre financier : il réside dans l’autocensure que pratiquent les étudiants défavorisés, qui estiment que ces écoles « ne sont pas pour eux »… Reste toutefois un impératif pour qui veut financer son cursus : s’y prendre assez tôt. « Les familles doivent absolument anticiper, souligne François Bonvalet, directeur général de TBS. Car il est difficile de monter un plan de financement le jour de la rentrée. »

Un dossier spécial et un salon, pour tout savoir sur les écoles de commerce

Retrouvez notre dossier spécial dédié aux business schools, issu de notre supplément de 20 pages paru dans « Le Monde » daté du mercredi 17 novembre, avec des décryptages, des reportages dans les écoles et les IAE ainsi que des conseils pour choisir son orientation et financer son cursus.

Des informations à compléter lors du salon des grandes écoles du Monde, samedi 26 et dimanche 27 novembre à Paris, grâce aux conférences animées par nos journalistes et en rencontrant des responsables et étudiants de nombreuses écoles de management représentées. Entrée gratuite, préinscription recommandée.