En période de chômage de masse, un diplôme de l’enseignement supérieur demeure le meilleur levier pour trouver un emploi. | POLE EMPLOI / FLICKR / CC BY 2.0

Pour trouver rapidement un emploi bien payé en France quand on est jeune, il est préférable d’être un homme et d’avoir en poche un diplôme d’ingénieur. C’est ce que rappelle, sans surprise, le volet « orientation professionnelle » du Portrait social de la France 2016, publié mardi 22 novembre.

Le document, qui s’attache au parcours des jeunes arrivés sur le marché du travail entre 2013 et 2015, souligne également les difficultés accrues auxquelles sont confrontés les jeunes issus de l’immigration ainsi que la discrimination dont sont victimes les femmes : en moyenne plus diplômées que les hommes, elles restent pourtant moins bien payées. Etat des lieux.

En période de chômage de masse, un diplôme de l’enseignement supérieur demeure le meilleur levier pour trouver un emploi. Sur la période 2013-2015 « 82 % des jeunes sortant diplômés du supérieur sont en emploi, contre seulement 31 % des non-diplômés », souligne le rapport.

Des différences entre les hommes et les femmes

Le diplôme est donc bien un atout pour trouver un travail, mais surtout un emploi stable : en effet, 58 % des jeunes non diplômés qui travaillent occupent un emploi temporaire et 22 % sont en situation de sous-emploi, alors que leur proportion ne dépasse pas 6 % des diplômés du supérieur long (bac + 3 et plus). « Les emplois occupés par les plus diplômés exigent des compétences spécifiques, moins sujettes à un turn-over élevé », analyse l’Insee.

Le diplôme est, certes, un passeport pour l’emploi mais il n’ouvre pas les mêmes portes si vous êtes un homme ou une femme, et pas aux mêmes conditions. Si les femmes en activité sont sensiblement moins souvent au chômage (19 %) que leurs homologues masculins (22 %), c’est pour une raison simple : elles sont en moyenne un meilleur niveau d’études. Encore une fois, le diplôme est déterminant. Mais si les jeunes femmes sont plus diplômées que les hommes, elles sont notablement moins bien payées. En moyenne, elles perçoivent un salaire inférieur de 9 % à celui de leurs alter ego masculins.

Mais ce sont parmi les plus diplômées que s’observent les écarts les plus importants : les femmes qui ont effectué un parcours dans le supérieur long reçoivent un salaire en moyenne 14 % inférieur aux hommes. Enfin, le fait de détenir un diplôme du supérieur long « augmente de 42 % le salaire des hommes, contre 34 % celui des femmes », comparé à la moyenne des diplômés.

Les freins à l’insertion

En outre, les femmes sont plus souvent en situation de sous-emploi, c’est-à-dire qu’elles travaillent moins qu’elles ne le souhaitent. Alors que les hommes sont 8 % dans cette situation, les femmes sont presque deux fois plus nombreuses (15 %). La différence s’accentue encore s’agissant du travail à temps partiel : alors que 11 % des hommes connaissent cette situation, les femmes sont 24 %.

Le sexe n’est pas la seule source de discrimination pour entrer sur le marché du travail, les origines géographiques et sociales s’avèrent également des freins à l’insertion : à caractéristiques comparables, le fait d’être issu d’une zone urbaine sensible réduit de douze points la probabilité d’avoir un emploi, de dix points pour un immigré et de six points pour un descendant d’immigrés. La même analyse par sexe « montre que ces difficultés sont souvent plus fortes pour les hommes que pour les femmes », soulignent les auteurs. Elles se cumulent néanmoins.

Le choix de sa spécialité de formation est également un facteur essentiel dans une stratégie d’insertion professionnelle. Les titulaires d’un CAP-BEP, sur la période 2011-2015, subissent un taux de chômage de 22 % en moyenne, avec néanmoins de fortes disparités selon les spécialités : 15 % dans l’agriculture et espaces verts, 30 % pour l’hôtellerie et le tourisme.

A l’opposé du spectre, les titulaires d’une licence ou d’un master de sciences, d’informatique, de finance ou encore d’assurance, ainsi que les diplômés des écoles d’ingénieurs sont assurés d’intégrer un secteur en quasi plein-emploi. Les diplômés de la santé (médecins, infirmiers), sont également des métiers à taux de chômages très faibles, et où les femmes prédominent.