Donald Trump et Nigel Farage, le 12 novembre à la Trump Tower. | ANDY WIGMORE / AFP

Le rapprochement diplomatique voulu par Donald Trump avec Nigel Farage, le chef du UKIP, parti eurosceptique britannique, ne verra probablement pas le jour. Les autorités britanniques ont refusé mardi 22 novembre de donner suite à la demande faite par le président élu américain de nommer M. Farage ambassadeur de Grande-Bretagne à Washington.

« Beaucoup de gens aimeraient voir@Nigel_Farage représenter la Grande-Bretagne comme ambassadeur aux Etats-Unis, a affirmé M. Trump sur son compte Twitter. Il ferait un excellent travail ! »

Nigel Farage s’est dit « très flatté » par la demande de Donald Trump. « J’ai dit depuis que j’ai rencontré le président élu que j’aimerais faire tout ce qui est en mon pouvoir pour œuvrer de manière positive à aider les relations entre nos deux pays », a-t-il déclaré à l’agence Press Association.

Nigel Farage, acteur-clé de la victoire du Brexit, a été le premier homme politique britannique à rencontrer le président élu américain à New York. La position exprimée par M. Trump est inhabituelle, les ambassadeurs devant être nommés par leurs gouvernements respectifs et non par l’administration du pays où ils doivent être en poste.

« Nous avons déjà un excellent ambassadeur »

Mais Downing Street a sèchement répliqué qu’il n’y avait « pas de poste vacant ». « Nous avons déjà un excellent ambassadeur aux Etats-Unis et il sera maintenu à son poste », a déclaré un porte-parole de la première ministre britannique, Theresa May. Et d’ajouter :

« C’est nous qui nommons nos ambassadeurs. »

Kim Darroch, l’ancien conseiller national à la sécurité, a pris en janvier ses fonctions d’ambassadeur britannique aux Etats-Unis.

A Strasbourg, David Davis, secrétaire d’Etat britannique à la sortie de l’Union européenne, a déclaré : « Nous avons un très bon ambassadeur, Kim Darroch (…). Il restera là-bas encore plusieurs années (…). C’est un très bon ambassadeur, très intelligent, il sera maintenu à son poste. »

Nouer des liens avec Trump

Longtemps considéré comme un outsider de la politique britannique, Nigel Farage a surpris en contribuant à faire voter les Britanniques en faveur d’une sortie de l’Union européenne le 23 juin.

Auréolé de la victoire au référendum, Nigel Farage a fait campagne en faveur de Donald Trump, et lorsque le milliardaire a emporté la présidentielle, il s’est empressé de retourner aux Etats-Unis, où il a été reçu par le nouveau président élu.

« Le Brexit est synonyme d’énormes opportunités sur le plan international. L’un des premiers endroits par lequel les Britanniques doivent commencer, ce sont les Etats-Unis de Donald Trump », a déclaré M. Farage peu après son entretien avec le président élu lundi.

La Grande-Bretagne souhaite nouer des liens avec Donald Trump, qui prend officiellement ses fonctions le 20 janvier et est intéressée par les perspectives d’un accord commercial avec les Etats-Unis, en prévision du Brexit. La reine Elisabeth pourrait inviter Donald Trump à une visite d’Etat en Grande-Bretagne l’an prochain, a dit lundi une porte-parole de Theresa May.