Le mur se rapproche dangereusement pour SoLocal et ses 4 400 salariés. Surendettée, l’ex-PagesJaunes ne trouve toujours pas la voie pour alléger son fardeau. Un plan de restructuration de la dette, qui vise à la faire passer de 1,1 milliard à 400 millions d’euros, est pourtant bien sur la table. Il avait été conçu avec les créanciers et des représentants des petits actionnaires nommés au sortir de l’assemblée générale houleuse qui s’est tenue le 19 ocobre. Pourtant, ce plan ne fait toujours pas consensus.

Benjamin Jayet, qui se présente comme « le premier actionnaire de la société » avec 7 % du capital, tente toujours de renégocier afin d’obtenir de meilleures conditions. Il a déposé vendredi 18 novembre des résolutions allant dans ce sens. « Je suis un homme de conciliation. Je propose un amendement équilibré au plan, qui ne ferait perdre que 100 millions d’euros supplémentaires aux créanciers », explique-t-il. De son côté, Didier Calmels, un autre activiste, qui s’est notamment distingué lors du redressement du volailler Doux, explique aussi qu’il ne votera pas ce plan censé être présenté lors d’une nouvelle assemblée générale le 15 décembre. Il a aussi déposé des résolutions demandant le départ de tout le conseil d’administration.

Chaos

Face à cette fronde, les principaux créanciers – Paulson, Amber et Monarch – ont décidé de taper du poing sur la table. Selon nos informations, ces derniers ont adressé lundi 21 novembre un courrier au président du conseil d’administration Robert de Metz et à Jean Pierre Rémy, administrateur et directeur général de l’entreprise dans lequel ils affirment officiellement qu’ils demanderont le remboursement de la dette de SoLocal si le plan sur la table n’est pas approuvé par les actionnaires.

« Les tentatives de Messieurs Jayet et Pimodan [un autre actionnaire] de rouvrir les négociations alors même qu’ils ne sont pas des représentants légaux de la société nous incitent à penser qu’ils agissent de facto comme des managers de la société, qui essaient d’en prendre le contrôle », explique la lettre. « Nous ne voterons pas un plan qui n’est pas adopté par les actionnaires... et nous recommanderons aux créanciers d’exercer leurs droits en demandant le remboursement de la dette. » En exigeant les 1,1 milliard d’euros de dette, les créanciers pousseraient ainsi SoLocal au dépôt de bilan. Une hypothèse qui leur ferait perdre beaucoup d’argent, mais moins que les actionnaires qui se retrouveraient sans rien. Ce scénario serait aussi synonyme du pire pour les salariés de SoLocal, dont l’entreprise plongerait alors dans le chaos.