Issue de la fusion de l’Institut d’études commerciales supérieures (IECS) avec l’Institut d’administration des entreprises (IAE) de la ville, l’EM Strasbourg est née en 2007. « Il s’agissait de créer au cœur de la grande université de Strasbourg un pôle cohérent de formations au management, visible à l’international », résume Babak Mehmanpazir, directeur délégué du programme « grande école ».

Accréditation américaine AACSB

Dix ans plus tard, la stratégie semble fonctionner. En 2015, l’établissement a décroché l’accréditation américaine AACSB, dont seules dix écoles françaises peuvent se prévaloir. En septembre 2016, il a fait son entrée dans le pres­tigieux classement du Financial Times. Des performances à saluer, dans un contexte où les mariages d’écoles constituent des exercices périlleux, en témoigne l’éclatement de France Business School.

Pourtant, les positionnements bien distincts des deux écoles alsaciennes corsaient le défi. L’une, l’IECS, était affiliée à la Conférence des grandes écoles (CGE), avec un programme en trois ans post-classe préparatoire, plutôt généraliste. Membre du réseau IAE France, l’autre s’adressait à des ingénieurs en quête de compétences en management ou à des étudiants se spécialisant, à bac + 4 ou à bac + 5, dans les ressources humaines ou l’entrepreneuriat.

« Les deux systèmes d’enseignement peuvent coopérer, en offrant des solutions adaptées à des profils variés. » Babak Mehmanpazir, directeur délégué du programme « grande école »

Mais l’EM Strasbourg a su jouer de ces différences pour enrichir les parcours des étudiants. Ainsi, un inscrit « grande école » peut suivre en parallèle de sa dernière année un master 2 labellisé IAE, pour se doter d’une expertise en e-marketing, management du tourisme ou en audit. Un atout « pour se démarquer sur des métiers émergents », note M. Mehmanpazir.

Les jeunes qui intègrent l’IAE bénéficient, eux, de tous les appuis offerts par l’école, de la plate-forme de stages aux réunions d’anciens, en passant par l’aide à la recherche d’emploi : « Le service des relations entreprises leur permet de passer des tests de personnalité avec des coachs, ce que l’université n’aurait pas les moyens de leur offrir », note Marie-Hélène Broihanne, directrice des masters, qui apprécie aussi de participer aux échanges de bonnes pratiques organisés entre tous les IAE.

Profiter des ressources du réseau

Diplômé en 2016 du master en administration des entreprises, Charles Mangin se souvient d’avoir utilisé une base de ressources en ligne pour ses cours de marketing. Et aujourd’hui, ingénieur de traitement de données dans l’énergie, il ne manque aucun des afterworks organisés par l’EM Strasbourg : « On profite vraiment des différents réseaux. »

L’existence même de l’école « prouve que les deux systèmes d’enseignement peuvent coopérer, en offrant des solutions adaptées à des profils variés », selon Babak Mehmanpazir. Et de saluer un modèle alliant public et privé : « Cette hybridation met à distance les problèmes de financement, de sorte que nous ne sommes pas contraints d’entrer dans une course à la taille. » Un vrai confort, par les temps qui courent.

Un dossier spécial et un salon, pour tout savoir sur les écoles de commerce

Retrouvez notre dossier spécial dédié aux business schools, issu de notre supplément de 20 pages paru dans « Le Monde » daté du mercredi 17 novembre, avec des décryptages, des reportages dans les écoles et les IAE ainsi que des conseils pour choisir son orientation et financer son cursus.

Des informations à compléter lors du salon des grandes écoles du Monde, samedi 26 et dimanche 27 novembre à Paris, grâce aux conférences animées par nos journalistes et en rencontrant des responsables et étudiants de nombreuses écoles de management représentées. Entrée gratuite, préinscription recommandée.