Nikki Haley, le 18 novembre à Washington. | MANDEL NGAN / AFP

En choisissant une femme symbole de la diversité, comme future ambassadrice des Etats-Unis à l’Organisation des Nations unies, mercredi 23 novembre, Donald Trump vient de montrer qu’il se souciait de l’image de sa future administration. Elle est « l’un des gouverneurs les plus respectés du pays, peut-on lire dans un communiqué des services de Donald Trump. Elle sera une grande leader pour nous représenter sur la scène mondiale ».

La désignation de Nikki Haley, la plus jeune gouverneuse des Etats-Unis et la première femme à avoir occupé cette fonction dans la très conservatrice Caroline du Sud, permet en outre au magnat de l’immobilier d’envoyer un message aux républicains longtemps restés hostiles à sa personne. Jusqu’à présent, le milliardaire n’avait en effet promu que des fidèles.

Désignée par le parti conservateur pour répondre au dernier discours sur l’état de l’Union prononcé par le président Barack Obama, le 12 janvier, Mme Haley, 44 ans, avait mis en garde contre « la tentation » de suivre « les chants de sirène des voix les plus en colère ». Elle n’avait pas mentionné le nom du magnat de l’immobilier, mais l’allusion à ses imprécations n’avait échappé à personne.

Club très restreint

Un mois plus tard, en février, elle avait d’ailleurs rejoint le sénateur de Floride, Marco Rubio, élu comme elle lors de la vague ultraconservatrice du Tea Party en 2010 – fils d’émigrés comme elle, incarnation comme elle du rêve américain. Ereintée par le milliardaire, elle avait pris son temps pour se rallier à sa candidature, restant ainsi très discrète lors de la convention d’investiture de Cleveland.

Née en Caroline du Sud au sein d’une famille originaire du Pendjab, en Inde, Nikki Haley a travaillé dans la petite entreprise de vêtements appartenant à l’époque à sa mère, avant de se lancer en politique, gravissant les échelons au niveau de l’Etat jusqu’au poste de gouverneur. Initialement de confession sikh, elle se définit désormais comme chrétienne et a rejoint le culte méthodiste, un mouvement religieux protestant.

En rejoignant les Nations unies, Nikki Haley rejoindra un club très restreint d’ambassadeurs politiques. Il compte en son sein Bill Richardson, nommé par Bill Clinton et qui allait devenir ultérieurement gouverneur du Nouveau-Mexique. Mme Haley a sans doute en tête un autre exemple : celui de George H. W. Bush, élu président des Etats-Unis quinze ans après son passage à New York.