Université de Lyon-III. | JOAO ERNANI OLIVEIRA / Flikcr

Après l’université Paris-I-Panthéon-Sorbonne qui vient de claquer la porte de son regroupement d’établissements d’enseignement supérieur, l’université Lyon-III met à mal le projet de fusion des universités lyonnaises et stéphanoise. Son conseil d’administration a rejeté, lundi 21 novembre, le projet de labellisation Initiatives d’excellence (IDEX), qui prévoit la création d’une vaste université « intégrée » dans les quatre ans.

La majorité qui a refusé le projet est ténue (18 voix contre et 16 pour). Ce vote « représente l’échec d’une méthode », selon Franck Marmoz, doyen de la faculté de droit, qui explique avoir « découvert en juillet qu’une fusion était envisagée, sans concertation préalable de la part des dirigeants de l’université de Lyon ». Créer « un mastodonte de 130 000 étudiants est vraiment déraisonnable », a fait valoir un des représentants des personnels, François Bonicalzi, élu FSU-CGT, auprès de l’Agence d’informations spécialisées (AEF). « Avec la fusion des universités, il y a la crainte de perdre l’identité morale et juridique de Lyon-III, qui a une histoire particulière et des projets pédagogiques différents de ceux de Lyon-I et Lyon-II », a de son côté expliqué Alexis Camus, président du syndicat étudiant UNI-Lyon.

Lyon-I et la communauté d’universités et établissements (Comue) ont, elles, d’ores et déjà voté en faveur d’IDEX, tandis que Lyon-II et l’université Jean-Monnet-Saint-Etienne doivent se prononcer respectivement le 25 novembre et le 12 décembre. Lyon-III sera donc absente « du consortium qui dépose le projet IDEX » le 29 novembre, souligne le président de la Comue, Khaled Bouabdallah, qui précise « que la porte reste ouverte si elle veut le rejoindre à l’avenir ».

Les Initiatives d’excellence s’inscrivent dans le cadre du programme des « Investissements d’avenir », qui prévoit 22 milliards d’euros pour l’enseignement supérieur et la recherche. Elles ont pour ambition de créer en France des ensembles d’enseignement et de recherche de rang mondial. L’obtention de ce label devrait conférer à l’université de Lyon des moyens financiers annuels supplémentaires de l’ordre de 30 millions d’euros. Une première candidature lyonnaise avait échoué en 2012, avec possibilité de rattrapage.