Le dôme des Invalides sous a pollution le 12 octobre 2016. | PATRICK KOVARIK / AFP

La pollution de l’air, qui nuit à la santé de 85 % des habitants des villes en Europe, provoque près de 500 000 morts prématurées sur le continent chaque année, a indiqué mercredi 23 novembre l’Agence européenne pour l’environnement (AEE). La pollution atmosphérique reste la première cause environnementale de décès prématurés, au nombre de 467 000 en 2013 dans 41 pays européens. Dans l’UE, le nombre est estimé à 430 000.

L’AEE, sise à Copenhague, a expliqué dans un rapport annuel que la situation s’améliorait, mais encore trop lentement. « Les réductions d’émission ont permis d’améliorer la qualité de l’air en Europe, mais pas assez pour éviter des dégâts inacceptables sur la santé humaine et l’environnement », a affirmé dans un communiqué son directeur, Hans Bruyninckx.

16 % exposés à un niveau supérieur aux objectifs

Les données récoltées dans les stations de surveillance ont montré qu’en 2014 85 % de la population urbaine était exposée à des niveaux de particules fines (des poussières microscopiques principalement générées par la combustion de carburants fossiles) jugés nocifs par l’Organisation mondiale de la santé.

Les Européens urbains sont 16 % à être exposés à un niveau supérieur aux objectifs de l’UE concernant celles de moins de 10 microns, qui peuvent se loger dans les voies respiratoires, et 8 % concernant celles de moins de 2,5 microns, encore plus dangereuses car elles pénètrent les poumons voire le système sanguin.

Normes renforcées contre cinq polluants

Si le niveau global d’émission de polluants atmosphériques a baissé, certains secteurs n’atteignent pas les objectifs qui permettraient aux villes de respecter les normes de qualité de l’air, et d’autres polluent même de plus en plus.

L’Union européenne s’est dotée donc mercredi de nouvelles normes visant à fortement diminuer, d’ici 2030, les émissions de cinq polluants atmosphériques, dont les oxydes d’azote, le dioxyde de soufre et les particules fines.

La nouvelle législation – approuvée mercredi à une large majorité par le Parlement européen, après avoir déjà reçu l’aval des Etats membres – doit permettre de diminuer de moitié l’impact des polluants sur la santé d’ici 2030, a fait valoir la rapporteure du texte au Parlement, l’élue britannique Julie Girling.