Dans un centre d’hébergement pour femmes battues en 2011 en banlieue parisienne. | ALEXANDER KLEIN / AFP

L’effort est notable dans un contexte de morosité budgétaire. Alors que la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes a lieu vendredi 25 novembre, la ministre des droits des femmes, Laurence Rossignol, a présenté, mercredi 23, un nouveau plan de lutte contre les violences faites aux femmes, doté d’un budget en augmentation. Environ 125 millions d’euros seront consacrés à ce plan élaboré pour trois ans, dont 40 millions nouvellement affectés. Le dernier avait été doté de 66 millions.

Ce nouveau plan poursuit les mesures engagées. Environ 350 nouvelles places d’hébergement viendront s’ajouter aux 1 550 déjà réalisées. Le sujet est capital, car la mise à l’abri est indispensable pour les femmes et difficile à réaliser pour les associations qui les aident. Autre priorité, la formation des professionnels amenés à rencontrer les femmes battues, qui sera amplifiée : médecins, infirmiers, magistrats, policiers, gendarmes, sapeurs-pompiers… Les victimes sous l’emprise de leur conjoint considèrent souvent comme normal ce qui leur arrive, ne parlent pas ou minimisent les violences. Ces dernières ne peuvent être décelées si des symptômes ne sont pas repérés, ou si la question n’est pas directement posée.

3 000 ordonnances de protection délivrées

Le Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes, instance indépendante placée auprès du premier ministre, a décerné mardi un satisfecit au gouvernement pour la mise en œuvre de cette politique. En 2015, 3 000 ordonnances de protection (qui permettent d’éloigner le conjoint violent) ont été délivrées. Le « téléphone grand danger », qui permet aux femmes les plus menacées de contacter facilement les forces de l’ordre, est disponible dans 120 des 157 tribunaux de grande instance.

« C’est difficile à quantifier, mais il y a aussi eu une mobilisation de l’ensemble de la société, une libération de la parole », estime Margaux Collet, responsable des études du Haut Conseil. Un mouvement qui doit être amplifié. Chaque année, 223 000 femmes se déclarent victimes de violences conjugales, et 122 en sont mortes en 2015.