Des centaines d’infirmiers anesthésistes et étudiants ont manifesté jeudi 24 novembre à Paris. | JULIE SEBADELHA / AFP

Les infirmiers-anesthésistes diplômés d’État (IADE) et les étudiants étaient appelés à faire grève jeudi 24 novembre par l’intersyndicale SNIA-CGT-FO-Aneia pour réclamer de meilleurs salaires, à la hauteur de leurs cinq années d’étude et de leur master.

« IADE en colère » : à Paris, entre 700 personnes, selon la police, et 1 000, selon les syndicats, se sont rassemblées à proximité du ministère de la fonction publique avant de se rendre au ministère de la santé. Dans la matinée, quelque 200 manifestants en blouses bleues, calot sur la tête, avaient attendu d’être rejoints par leurs confrères venus de région. A Grenoble (Isère), 40 personnes s’étaient réunies devant le CHU.

Aucun taux de grévistes n’était disponible dans l’immédiat, les syndicalistes dénonçant néanmoins des assignations « abusives » de personnels dans les hôpitaux.

« On se bat pour être payés à notre juste valeur, c’est-à-dire au même niveau que les autres professions de l’hôpital qui sont à bac + 5 comme les psychologues, les sages-femmes, les attachés d’administration hospitalière », a résumé Yoann Zafiriou qui exerce dans l’établissement grenoblois.

« 800 euros de moins que les autres professions mastérisées »

Pour devenir infirmier-anesthésiste, il faut suivre une formation d’infirmier en trois ans et justifier d’une expérience d’au moins deux ans avant d’accéder à une spécialisation complémentaire de deux ans également, soit cinq années d’études au total. Mais si la profession, « à bac +5 depuis 45 ans », a officiellement obtenu un grade master en 2014, « les grilles salariales » n’ont toujours pas suivi, s’indigne Vincent Porteous (CGT), venu à Paris de Lille. « En début de carrière, un infirmier-anesthésiste touche 1 700 euros nets, et 2 900 en fin de carrière », soit « 800 euros de moins que les autres professions mastérisées », détaille Marco Cova, du syndicat national des infirmiers-anesthésistes (SNIA), de Montpellier.

Des avancées ont été obtenues auprès du ministère de la santé depuis une précédente mobilisation au mois de mars, qui avait rassemblé entre 1 700 et 3 200 manifestants dans la capitale. Un décret à paraître « reconnaît » ainsi et « sécurise un peu plus nos compétences, notre autonomie encadrée », détaille M. Cova. Mais celles-ci doivent désormais être reconnues financièrement, estiment les manifestants. Or, le ministère n’a pour l’heure proposé que des « augmentations comprises entre 50 et 90 euros », regrette la CGT. Le ministère, qui a reçu une délégation, soumettra de « nouvelles propositions » aux syndicats dans une dizaine de jours, selon M. Porteous, « extrêmement déçu ».