En 2010, l’université Paris-Dauphine, relevant du statut souple de « grand établissement », avait fait sensation en augmentant les droits de scolarité de certains de ses masters. Le principe consistait à leur appliquer des tarifs jusqu’à 2 000 euros, mais modulé en fonction des revenus du foyer familial de l’étudiant, afin de ne pas pénaliser les plus modestes. Etaient également pris en compte plusieurs autres critères comme l’éloignement du domicile ou le nombre d’enfants du foyer.

Depuis, Dauphine a poursuivi dans cette voie. D’abord, le montant des droits a été relevé, pour atteindre 6 050 euros au maximum. Et la grille de modulation a été ajustée, le tarif le plus élevé s’appliquant désormais aux revenus familiaux supérieurs à 120 000 euros. Environ 70 % des étudiants en master sont concernés.

« Justice sociale »

« Nous avons beaucoup travaillé sur les différentes tranches, indique Sabine Mage, vice-présidente de l’université et présidente de la Commission des droits. Notre préoccupation a été que l’effort reste raisonnable pour les familles, tout en maintenant l’objectif de justice sociale. »

Une autre étape a été franchie l’an dernier : le même mécanisme s’applique, désormais, à l’entrée dans quatre cursus de licence d’économie-gestion. Avec un tarif maximum de 2 200 euros annuels pour les familles ayant un revenu annuel supérieur à 160 000 euros. Comme en master, les étudiants boursiers et ceux dont les familles ont un revenu inférieur à 40 000 euros bénéficient d’une exonération totale. Les tranches de revenus, au nombre de 11, sont plus nombreuses que pour les masters. « Tout ce dispositif a fait l’objet d’une large concertation », souligne Sabine Mage, qui fait aussi remarquer que « certains étudiants, même non boursiers, paient moins que le tarif normal ».

De quoi permettre à Dauphine d’engranger chaque année 5,8 millions d’euros de ressources supplémentaires, soit 5 % du budget. « Ce n’est pas la principale source d’autofinancement, qui reste, et de loin, celle des entreprises, précise la vice-présidente. Mais cela permet de développer des projets comme le programme Egalité des chances, d’où sont issus 10 % de nos admis en L1. C’est un dispositif de justice sociale, qui ne constitue pas une barrière à l’entrée. » Même s’il a fait tiquer du côté de l’Union nationale des étudiants de France (UNEF), qui a déclaré rester attentive au projet pédagogique et à l’amélioration du calendrier.

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