Geddel Vieira Lima et Michel Temer (à droite), à Brasília, le 15 juin. | EVARISTO SA / AFP

Le ministre des relations avec le Congrès brésilien, Geddel Vieira Lima, a démissionné vendredi 25 novembre, emporté par une nouvelle affaire de corruption présumée qui menace d’affaiblir le gouvernement et le président, Michel Temer.

Le parquet avait annoncé auparavant qu’il envisageait l’ouverture d’une enquête sur des soupçons de pressions de Michel Temer sur Marcelo Calero, son ministre de la culture, jusqu’à la semaine dernière, pour favoriser un projet immobilier de Geddel Vieira Lima.

Une source proche de la présidence avait ensuite déclaré à Reuters que M. Temer s’apprêtait à limoger ce dernier. « Il ne peut pas rester », avait expliquer la source.

Déstabilisation du pouvoir à Brasília

Marcelo Calero, qui a démissionné le 18 novembre, a déclaré à la police fédérale que le président lui avait demandé de résoudre un différend portant sur la demande de permis de construire d’un immeuble de 30 étages en front de mer dans un quartier historique classé de Salvador, sa ville d’origine, dans lequel M. Vieira Lima a acheté un appartement. M. Vieira Lima a reconnu avoir discuté du sujet avec M. Calero, mais a nié toute pression. Le quotidien O Estado de São Paulo a rapporté vendredi que M. Calero avait enregistré des conversations sur le sujet avec MM. Temer et Vieira Lima.

Si le parquet mettait au jour des éléments susceptibles de justifier une procédure judiciaire visant le président, il devrait demander l’autorisation préalable de la Cour suprême. L’affaire inquiète les investisseurs, qui craignent une nouvelle déstabilisation du pouvoir à Brasília quelques mois seulement après la destitution de Dilma Rousseff. Certains estiment que l’affaire Vieira Lima pourrait freiner le processus d’assainissement des finances publiques et la sortie de l’économie brésilienne de sa plus grave récession depuis les années 1930.