Un passager patiente à un comptoir électronique à l’aéroport de Munich, le 24 novembre. | CHRISTOF STACHE / AFP

La grève des pilotes de la compagnie Lufthansa se poursuit pour la troisième journée, vendredi 25 novembre, avec encore plus de 800 vols annulés, et le mouvement est appelé à se poursuivre samedi.

Quelque 830 vols en Allemagne et en Europe ne pourront pas être assurés vendredi, affectant plus de 100 000 passagers, selon la compagnie. Depuis le début du mouvement, ce sont plus de 2 600 vols qui ont dû être annulés à la suite des appels à la grève du syndicat des pilotes Vereinigung Cockpit (VC).

Samedi, tous les vols long-courriers au départ d’Allemagne seront affectés. Lufthansa doit d’ailleurs préciser dans la journée de vendredi combien d’avions resteront au sol. Il s’agit du quatorzième mouvement de grève des pilotes de Lufthansa depuis le printemps 2014.

Pas d’augmentation, mais entreprise bénéficiaire

Au cœur du bras de fer entre le syndicat et la direction, des négociations salariales complètement bloquées. Mettant en avant l’absence d’augmentations salariales depuis plus de cinq ans, alors même que l’entreprise faisait des bénéfices, Cockpit réclame rétroactivement une revalorisation moyenne de 3,66 % par an, bien loin des 2,5 % sur six ans proposés par la direction pour environ 5 400 pilotes des compagnies Lufthansa, Lufthansa Cargo et Germanwings.

La direction de la compagnie aérienne rejette catégoriquement cette revendication. « Nous payons nos pilotes nettement mieux que la concurrence. Nous sommes responsables de plus de 120 000 employés en tout et voulons que Lufthansa ait un avenir », a indiqué, jeudi, Harry Hohmeister, membre du directoire de Lufthansa.

Selon la direction, un copilote en début de carrière gagne 6 550 euros bruts par mois, un capitaine en fin de carrière plus de 22 000 euros.

10 millions d’euros de pertes par jour

Les autres compagnies du groupe Lufthansa – Eurowings, Germanwings, Swiss, Austrian Airlines, Air Dolomiti et Brussels Airlines – ne sont, elles, pas concernées par ce mouvement de grève.

Comme lors des treize précédentes grèves de ses pilotes depuis 2014, Lufthansa essaie de limiter l’impact du mouvement social en prévenant ses clients pour qu’ils ne viennent pas à l’aéroport, en réservant des milliers de chambres d’hôtel aux alentours des aéroports de Francfort et Munich, ses principales plateformes, et en proposant aux passagers d’échanger ou de se faire rembourser leurs billets d’avion.

Selon le tabloïd Bild, chaque jour de grève coûte environ 10 millions d’euros à Lufthansa.