Téléfilm sur Paris Première dimanche 27 à 23 h 50

Source: WWayTv3.com

La figure haute en couleur des grands arnaqueurs a toujours été du pain bénit pour la fiction audiovisuelle. Il n’est donc pas étonnant – et, de surcroît, en pleine vogue du biopic – que le personnage ­sulfureux de Bernard Madoff ait inspiré le grand et le petit écran.

Après une évocation, à peine voilée, par Woody Allen, dans Blue Jasmine (2013), des exactions du plus célèbre des courtiers new-yorkais qui ruina des milliers ­d’investisseurs crédules, il n’est pas étonnant que la télévision ait produit à son tour ce qui est, cette fois, un véritable biopic.

Madoff (intitulé en France, pour sa diffusion sur Paris Première, Madoff, l’arnaque du siècle), de Ben Robbins, diffusé aux Etats-Unis en février par ABC, est présenté comme une minisérie. Il s’agit en fait d’un long téléfilm en deux parties. On y retrouve dépeints, par le biais d’une fiction qui colle assez fidèlement aux faits réels, les rouages de la mécanique implacable et perverse qui mena à la ruine les clients du fonds d’investissement de Madoff et ce dernier à la prison (pour… cent cinquante ans).

Ceux-ci lui confiaient des sommes parfois énormes – Madoff ­refusait d’ailleurs dédaigneusement les petits portefeuilles – qui leur rapportaient, quelles que soient les fluctuations du marché, de confortables dividendes. En fait, Madoff avait mis en place une pyramide de Ponzi , qui consistait à continuer de recruter de ­nouveaux « gogos » dont les placements servaient à financer les intérêts des précédents, ou à les rembourser si besoin.

RICHARD DREYFUSS | ABC STUDIOS

Le pot aux roses se brisa quand la chute des marchés financiers de 2008 amena tous les clients de ­Madoff à reprendre au même moment leurs sommes placées. Il fut rapidement impossible à l’ex- « magicien de Wall Street » de les rembourser tous  ; il se dénonça au FBI, avouant une fraude de ­quelque 65 milliards de dollars (61,5 milliards d’euros).

A la fin de la seconde partie du téléfilm, le réel rejoint la fiction puisque l’on voit, montrés côte à côte, le portrait des personnages principaux de l’affaire et leurs incarnations à l’écran : comme dans ­American Crime Story : The People vs O.J. Simpson, en cours de diffusion sur Canal+, leurs proximités physiques sont étonnantes. Notamment en ce qui concerne Ruth Madoff, jouée finement par Blythe Danner (la mère de l’actrice Gwyneth Paltrow).

Riche gamme de jeu

Richard Dreyfuss (qui, après avoir chassé le requin dans Les Dents de la mer, en incarne un plus vrai que nature) est moins ressemblant à son modèle. Mais il compose un « Uncle Bernie » fascinant, dont la riche gamme de jeu – du patelin au cynique – fait tout le prix d’un téléfilm de bonne qualité, mais sans grand mérite particulier de mise en scène.

Des clients lésés de Madoff témoignent dans l’épilogue de ­Madoff, l’arnaque du siècle. On les retrouve, expliquant plus précisément le mécanisme de leur infortune, dans Madoff, l’homme qui valait 65 milliards, un documentaire de Jean-Louis Pérez qu’avait diffusé France 3 en mai 2014 et que propose à nouveau Paris Première, à 23 h 50, après la diffusion du téléfilm.

Madoff, de Ben Robbins (US, 2016, 2 × 1 h 20). Avec Richard Dreyfuss, Blythe Danner, Tom Lipinski, Charles Grodin (EU, 2016, 2 × 80 min).

Madoff, l’homme qui valait 65 milliards, de Jean-Louis Pérez (Fr., 2014, 55 min).