Des touristes et des Cubains dans la nuit, à La Havane, après l’annonce de la mort de Fidel Castro, dans la nuit de vendredi 25 novembre. | Ramon Espinosa / AP

La blogueuse et journaliste indépendante cubaine Yoani Sanchez, opposée au régime castriste, a utilisé son compte Twitter pour décrire l’ambiance à La Havane après l’annonce de la mort de Fidel Castro, dans la nuit du vendredi 25 novembre : « Beaucoup à La Havane ne sont pas encore au courant, les rues sont vides, dans mon immeuble règne le silence… Certains prennent congé de lui avec douleur, d’autres avec soulagement, mais la grande majorité avec une touche d’indifférence… Au petit matin, le silence s’étend, la peur est palpable dans l’atmosphère, des jours compliqués nous attendent. »

Yoani Sanchez évoque la longévité de Castro au pouvoir et sa marque sur plusieurs générations de Cubains : « Ma mère a grandi sous Fidel Castro, je suis née sous Fidel Castro, mon fils est né sous Fidel Castro, mais mes petits-enfants naîtront sans Fidel Castro ». Avec une pointe d’ironie, mais sans y croire vraiment, elle ajoute : « Peut-être qu’un jour un arrière-petit-enfant un peu provocateur me demandera : qui était Fidel Castro ? »

Traudction : Le jour se lève à La Havane après l’annonce de la mort de Fidel Castro

« Les partisans de Fidel préparent sa canonisation »

La blogueuse et fondatrice du site d’information « 14ymedio », dont la rédaction est basée à La Havane, dans l’appartement où elle réside avec sa famille, rappelle l’emprise absolue du régime castriste : « Pendant mon enfance et adolescence, Castro a décidé de tout, depuis ce que je mangeais jusqu’au contenu des livres scolaires ». D’une certaine façon, le pays prend un nouveau départ : « L’homme qui a décidé chaque détail de la Cuba où je suis née et j’ai grandi n’est plus là : une étrange légèreté s’étend sur l’île ».

Selon Yoani Sanchez, l’espoir est permis : « L’homme qui a essayé de formater la nation à son image et à sa ressemblance est parti, mais Cuba reste. Nous avons survécu à Fidel Castro ». Cependant, l’héritage du castrisme ne sera pas perçu par tous les Cubains de la même manière : « La vie est finie, mais pas la croyance. Les partisans de Fidel Castro préparent sa canonisation historique ».