Donald Trump et Kellyanne Conway à New York, le 9 novembre 2016. | © Mike Segar / Reuters / REUTERS

Donald Trump a nommé, vendredi 25 novembre, une républicaine expérimentée au poste de conseillère adjointe à la sécurité nationale. Kathleen Troia « KT » McFarland sera le bras droit de l’ancien général Michael Flynn, nommé par Donald Trump pour diriger son conseil de sécurité nationale (NSC).

Mais, week-end prolongé de Thanksgiving oblige, le président élu a laissé en suspens la nomination de son futur secrétaire d’Etat (équivalent du ministre des affaires étrangères), un poste-clé de sa future administration.

Mitt Romney est l’un des candidats possibles pour diriger la diplomatie américaine dans la future administration à laquelle travaille M. Trump. Les deux hommes ont enterré la hache de guerre et se sont rencontrés ce week-end. Mais depuis, les opposants à cette nomination ont donné de la voix, avec comme point d’orgue, la multiplication des interventions de Kellyanne Conway.

Kellyanne Conway, porte-parole des électeurs

Après Newt Gingrich puis Mike Huckabee – l’ancien gouverneur de l’Arkansas –, qui ont dénoncé « une insulte aux électeurs » du président élu, Kellyanne Conway est montée au créneau. Cette proche conseillère du milliardaire, dont elle fut la directrice de campagne, s’est répandue sur Twitter contre l’éventualité de cette nomination, mettant en avant le ressenti des électeurs de Donald Trump.

Dimanche, elle a fait la tournée des plateaux télé – « Meet the Press », sur NBC, « This Week », sur ABC, et « State of the Union », sur CNN – et poursuivi son entreprise de démolition en rappelant que l’ancien candidat républicain à la présidentielle de 2012 avait qualifié Trump d’« imposteur », et sa candidature, d’« escroquerie » :

« Les électeurs se sentent trahis à l’idée de penser qu’on pourrait ramener Romney après tout ce qu’il a fait : nous ne savons même pas s’il a voté pour Donald Trump ! »

Sur CNN elle a poursuivi :

« Je suis pour l’unité du parti, mais je ne suis pas certaine que nous ayons à la payer d’un poste de secrétaire d’Etat. »

Elle a cependant cherché à ne pas insulter l’avenir : elle a donné son point de vue au président élu mais en tout en affirmant qu’elle respecterait sa décision.

Bataille d’influence

Selon Politico, cette passe d’armes autour de Mitt Romney est le reflet de la bataille d’influence entre les différents cercles gravitant autour du président élu.

Kellyanne Conway et Steve Bannon défendent la candidature de Rudy Giuliani, un partisan loyal de Donald Trump. Son profil est similaire à celui de nombreuses personnalités très marquées à droite et déjà choisies par Trump pour constituer son exécutif. Mais il pâtit des critiques liées à ses missions de consultant pour des gouvernements étrangers.

En face, le vice-président élu Mike Pence défendrait la candidature de Mitt Romney, comme main tendue aux républicains modérés, qui ont encore du mal à se rallier à Donald Trump.

Sur Twitter, Ana Navarro, éditorialiste républicaine, analyste électorale et opposante à Donald Trump, a résumé la situation, trouvant « stupéfiant d’entendre K. Conway, qui a la possibilité de parler en privé à Trump, démolir publiquement la possibilité de voir Romney secrétaire d’Etat ».