Une centrale à charbon près de Zhengzhou, ville de 2,5 millions d’habitants entre Shanghai et Pékin. | DONALD CHAN / REUTERS

La Chine pourrait investir 460 milliards d’euros dans la construction de centrales à charbon dont le pays, déjà premier émetteur mondial de gaz à effet de serre, n’a aucun besoin, selon un rapport publié lundi 28 novembre par l’association britannique Carbon Tracker Initiative.

En juillet, les capacités des centrales à charbon existantes s’élevaient en Chine à 895 gigawatts (GW) mais les 2 689 sites ne seraient « utilisés que la moitié du temps », dit le rapport. La situation n’a pas empêché pas le lancement de deux chantiers par semaine au cours de l’année 2015. Les constructions en cours ajouteraient 205 GW à la production du pays.

Il s’agit « d’une mauvaise allocation du capital, d’une ampleur jamais vue auparavant », dénonce l’ONG alors qu’un autre rapport de Greenpeace faisait état en juillet de 300 GW de capacités excédentaires dans les centrales à charbon.

60% de l’électricité dans le pays

« Pour que ces capacités additionnelles soient justifiées, d’ici à 2020, il faudrait que la production d’énergie grimpe d’au moins 4% par an et que les centrales fonctionnent à 45% de leurs capacités », souligne Carbon Tracker Initiative. Or, la consommation énergétique de la Chine ne progresse plus que de 3% par an, contre 10% il y a quelques années. Le résultat d’un ralentissement de la croissance économique.

Le charbon fournit 60% de l’électricité dans le pays. Sa consommation dépasse les 4 milliards de tonnes par an, deux fois plus qu’en 2004. Mais les autorités chinoises se tournent de plus en plus vers d’autres sources d’énergie, notamment renouvelables, et la production d’électricité à partir du charbon pourrait dégringoler de 8% entre 2015 et 2020, selon Carbon Tracker.

« La Chine n’a plus besoin de centrales à charbon supplémentaires, résume l’ONG. Cette mauvaise allocation d’investissements est symptomatique d’écueils structurels ». Cette surcapacité s’explique par le désir des gouvernements locaux de maintenir l’emploi, même si de grands groupes miniers survivent en grande partie grâce au soutien financier de l’Etat.