- / AFP

C’est une Buenos Aires en liesse qui attend son fils prodigue, Juan Martin Del Potro, qui doit arriver mardi 29 novembre, à 10 heures locales (14 heures à Paris), à l’aéroport international d’Ezeiza, avec dans ses bagages, le Saladier d’argent de la Coupe Davis, remportée à Zagreb par l’Argentine face à la Croatie (3-2), après plus de cinq heures de suspense, pour la toute première fois de son histoire.

Surnommé « la Tour » de Tandil, une ville de la province de Buenos Aires, à 400 km de la capitale, où il est né, Del Potro est revenu au sommet après une longue traversée du désert. En janvier 2016, l’argentin était classé comme le 1041joueur mondial de tennis. Il était même descendu à son plus bas, le 2 février, en devenant 1045e joueur mondial. Avant la Coupe Davis il était revenu à la 38e place, soit 1 007 places gagnées en quelques mois.

Même s’il n’a pas apporté le point décisif à Zagreb, Juan Martin Del Potro restera pour les argentins, le héros mythique de la Coupe Davis 2016, pour son courage, son coup de droit exceptionnel et sa rage de vaincre.

En tout cas, cette victoire a galvanisé les Argentins. Le mot « historique » a été repris par l’ensemble de la presse mais également par le président de centre droit Mauricio Macri. « Avec effort, humilité et travail, en équipe, l’Argentine s’est hissée sur le toit du sport mondial ! Félicitations aux champions ! », s’est-il ainsi félicité. Après une conférence de presse à l’aéroport, les joueurs seront reçus en grande pompe à la Casa Rosada, le palais présidentiel, par M. Macri, lui-même joueur de tennis.

« Si nous luttons, nous pouvons »

Parmi les milliers de supporteurs argentins survoltés, qui avaient fait le voyage à Zagreb, Diego Armando Maradona était dans les tribunes. L’enfant terrible du football argentin a fêté jusqu’au délire la victoire de son pays sans oublier de prendre sa revanche sur ses détracteurs qui le traitent de « mufa » (expression argentine pour désigner quelqu’un qui porte malheur). « Del Potro a donné une leçon à tous les Argentins : si nous luttons, nous pouvons ! », a lancé Maradona, confiant que Del Potro lui avait demandé « de lui baiser le poignet ». En échange, les joueurs argentins ont offert leurs raquettes au mythique numéro 10.

C’est à Zagreb que Maradona, qui avait vécu quatre ans à Cuba pour soigner son addiction à la cocaïne, avait appris la mort, le 25 novembre, de Fidel Castro. « Fidel a été comme mon second père », avait-il déclaré. « Après la mort de mes parents, c’est ma plus grande douleur », avait-il expliqué, ajoutant : « Le plus grand est mort, le plus grand sans aucun doute. »