Donald Trump, le 8 novembre à New York. | SAUL LOEB / AFP

Une sourde bataille a beau diviser le camp du président élu à propos d’un poste stratégique, celui de secrétaire d’Etat, Donald Trump ne cesse pour autant de remâcher son amertume pour avoir été nettement distancé dans le vote populaire par son adversaire démocrate Hillary Clinton, le 8 novembre. Même s’il a obtenu plus de grands électeurs qu’elle (dont ceux du Michigan lundi, dernier Etat à se prononcer), le républicain accuse en effet un retard de plus de 2,2 millions de voix au niveau national. Et cet écart pourrait grandir compte tenu de bulletins encore non dépouillés en Californie.

Le magnat de l’immobilier a claironné dimanche, en milieu d’après-midi, la raison de son revers : une fraude pratiquée à un niveau industriel. Des « millions de gens », a-t-il assuré dans un message publié sur son compte Twitter, ont voté « illégalement », naturellement au profit de la démocrate. M. Trump n’a pas apporté cependant le moindre élément pour étayer une accusation pour l’instant dépourvue de véritable fondement circulant sur les réseaux sociaux et reprise notamment par le site du complotiste Alex Jones.

Partage de messages agressifs

L’homme d’affaires a assuré avoir identifié les Etats coupables : la Californie, le New Hampshire et la Virginie. Les autorités de ces trois Etats ont eu beau démentir les allégations du milliardaire, ce dernier a persisté lundi en début de soirée, manifestement outré par le sujet réalisé par un journaliste de CNN, Jeff Zeleny, rentré bredouille de sa chasse aux fraudeurs.

(Traduction : « Pathétique - Vous n’avez pas suffisamment de preuve que Donald Trump est victime d’une fraude électorale, honteux ! Mauvais journaliste. »)

Celui qui deviendra le 20 janvier le commandant en chef de la première puissance militaire mondiale s’est lancé dans un lynchage numérique, partageant des messages agressifs à l’encontre du journaliste publiés sur Twitter par de parfaits inconnus, dont un dont la biographie indique qu’il serait âgé de 16 ans.

M. Trump, qui n’a cessé d’éreinter la chaîne d’information continue au cours de la campagne, a ajouté des propos désobligeants aux critiques de ses supporteurs. Stoïque, Jeff Zeleny a répondu au milliardaire sur le même canal en l’invitant, après lui avoir souhaité le bonsoir, à lui transmettre les exemples de fraude tant recherchés. « Les journalistes à plein-temps sont toujours au travail », a-t-il ajouté. L’activité débordante de M. Trump sur Twitter, à toute heure de la journée, en fait une certitude.