Rassemblement à la mémoire des victimes du crash de la compagnie LaMia, à Chapeco, au Brésil, le 29 novembre 2016. | NELSON ALMEIDA / AFP

Lorsque le journaliste brésilien Ivan Agnoletto a été réveillé à son domicile par un appel téléphonique destiné à son épouse, mardi matin, c’était pour lui apprendre sa propre mort. Son nom figurait en effet sur la liste des passagers du vol charter qui s’est écrasé près de Medellin, en Colombie, lundi 28 novembre au soir, faisant 71 morts dont 19 footballeurs du club Chapecoense de la ville de Chapeco, dans le sud du Brésil. Mais pour Ivan Agnoletto, le miracle s’est vite transformé en cauchemar. Il avait en effet laissé sa place à un autre journaliste, ami de longue date, qui a péri dans le crash. « Quel désespoir », a-t-il confié au journal La Folha. Trois autres personnes ont également échappé à la mort après avoir raté ou renoncé à leur vol à la dernière minute.

Six passagers ont miraculeusement survécu : trois footballeurs, un journaliste et deux membres d’équipage dont un technicien, sorti indemne, est le premier survivant à avoir témoigné sur l’accident. Décrivant un mouvement de panique dans l’avion, Erwin Tumiri a attribué sa survie non pas à la chance mais à son bon réflexe. « Si j’ai survécu, c’est parce que j’ai respecté le protocole de sécurité. Beaucoup se sont levés de leur siège et se sont mis à crier. Moi, j’ai mis des sacs entre mes jambes et adopté la position de fœtus », a-t-il expliqué sur la radio colombienne Caracol. L’un des joueurs ayant survécu a dû être amputé de la jambe droite, un autre, gravement blessé à la colonne vertébrale, pourrait rester paraplégique selon les médecins colombiens. Le troisième, également opéré, est dans un état stable.

Les corps rapatriés jeudi au Brésil

Plusieurs vidéos circulant en ligne depuis mardi montrent les footballeurs joyeux et confiants à l’aéroport et dans l’avion juste avant le décollage. Dans une interview accordée à la chaîne bolivienne Gigavision, on entend le directeur technique du club Chapecoense, Mauro Stumpf, espérer que le vol sur la compagnie LaMia leur portera « autant chance » que celui les ayant conduits quelques jours plus tôt à la qualification en demi-finale. L’avion s’est écrasé quelques heures plus tard.

Les 71 corps transférés à l’institut médico-légal de Medellin devaient être formellement identifiés mercredi avant d’être rapatriés à partir de jeudi au Brésil, pour la plupart à Chapeco, où les habitants se sont recueillis mardi soir. Le journal télévisé de la chaîne Globo a rendu mardi soir un hommage appuyé aux journalistes décédés dans l’accident. Au nombre de 21, ils représentent plus d’un quart des victimes.