La police sécurise le campus de l’université de l’Ohio où 11 personnes ont été blessées, le 28 novembre. | Kirk Irwin / AFP

L’étudiant américain d’origine somalienne qui a blessé, lundi 28 novembre, 11 personnes dans l’Ohio avant d’être tué par la police n’avait pas de « liens directs » avec une quelconque organisation « terroriste », a déclaré, mercredi, le ministre à la sécurité intérieure des Etats-Unis, Jeh Johnson.

Bien qu’Abdul Razak Ali Artan ait clamé son soutien aux islamistes radicaux sur sa page Facebook, « nous n’avons pas trouvé à ce stade de liens directs avec une quelconque organisation terroriste », a affirmé M. Johnson devant un groupe de réflexion.

L’étudiant n’aurait pas non plus communiqué directement avec de telles organisations, selon le ministre. « Nos informations laissent à penser qu’il s’agit de l’action de quelqu’un qui s’est auto-radicalisé », a précisé le ministre.

Menaces contre les Etats-Unis

Si les autorités n’ont pas qualifié son acte de « terroriste », mardi, l’agence de propagande de l’organisation Etat islamique (EI) a affirmé que l’étudiant était un « soldat » du mouvement djihadiste.

L’assaillant a « mené son opération en réponse aux appels à cibler les citoyens de pays de la coalition internationale » qui combat les djihadistes en Irak et en Syrie, a ajouté l’organe de propagande affilié à l’EI, Aamaq, selon une traduction du site de surveillance des mouvements extrémistes SITE.

D’après des médias américains, sur sa page Facebook, fermée depuis l’attaque, l’étudiant avait menacé les Etats-Unis :

« Je n’en peux plus. Amérique ! Cesse ton ingérence dans les pays étrangers, surtout dans la oumma” [communauté des croyants] musulmane. Nous ne sommes pas faibles. Nous ne sommes pas faibles, souviens-toi de ça. Nous ne vous laisserons pas en paix tant que vous ne laisserez pas les musulmans en paix. »

Au mois d’août, Abdul Razak Artan avait fait l’objet d’un article du journal étudiant The Lantern. Il faisait état de sa foi musulmane et se plaignait de l’absence de salle de prière pour les musulmans sur le campus. Le jeune homme, présenté comme étudiant en troisième année de logistique, disait être inquiet de la manière dont les autres pouvaient le percevoir, regrettant que les médias donnent selon lui une fausse image des musulmans.