Considérée depuis plusieurs années comme la star ghanéenne des incubateurs de jeunes pousses, la Meltwater School of Technology (MEST) est en train de traverser les frontières en Afrique de l’Ouest pour se forger un destin régional, voire continental. La plateforme technologique d’Accra, à la fois école de code informatique et pépinière de start-up, amorce son expansion en ouvrant une filiale à Abidjan.

La nouvelle a été annoncée à l’Africa Web Festival, qui se tient à Abidjan les 30 novembre et 1er décembre 2016. « Nous souhaitons créer un pont entre les écosystèmes d’innovation francophones et anglophones et rendre notre offre d’accompagnement résolument panafricaine », affirme Céline Duros, la directrice des projets francophones au sein de MEST. Fondée en 2008 à Accra par l’entrepreneur à succès norvégien d’origine sud-coréenne, Jorn Lyseggen, MEST commencera par intégrer quelques aspirants entrepreneurs ivoiriens à son programme d’incubation au Ghana. « Au premier semestre 2017, nous allons sourcer, sélectionner et recruter une quinzaine d’entrepreneurs ivoiriens que nous accueillerons à Accra et que nous formerons durant une année ». Les meilleurs projets seront ensuite financés en amorçage par MEST. Ces jeunes ivoiriens seront mélangés avec des entrepreneurs venus des pays anglophones comme le Nigeria, le Ghana, le Kenya et l’Afrique du Sud. « Ce sera comme un Erasmus des start-up africaines, en Afrique », ajoute Céline Duros.

Formation gratuite, investissement à la clé

Puis, à partir d’août 2018, un incubateur sera installé au cœur d’Abidjan. « Notre réseau pourra être utilisé comme un levier de croissance pour ces entrepreneurs qui ont développé une solution stratégique pour leurs marchés », poursuit Céline Duros qui continue de travailler sur le business plan de ce futur incubateur ivoirien.

Durant la formation, entièrement gratuite, prodiguée par MEST à Accra, les entrepreneurs apprennent nuit et jour à coder et à concevoir de nouveaux logiciels, mais aussi à exécuter et à travailler en équipe. Ils apprennent en parallèle à écrire leur business plan et à se perfectionner à l’art de convaincre les investisseurs, le fameux « pitch ». Les projets de start-up les plus intéressants et les mieux ficelés sont ensuite financés en amorçage par le fonds d’investissement de MEST : de 50 000 à 100 000 dollars pour chaque levée de fonds. A ce jour, MEST a déjà pris des participations dans plus de 25 jeunes pousses africaines, et soutenu et accompagné plus de 75 fondateurs venus se perfectionner à Accra. Une grande partie de ces entrepreneurs ont ensuite été sélectionnés dans les programmes d’accélération parmi les plus rigoureux et les plus prestigieux, comme 500 Startups, TechStars et le Y Combinator de San Francisco.

Notre chroniqueur Samir Abdelkrim tient le blog StartupBRICS. Depuis 2014, il décrypte les écosystèmes d’innovation africaine avec #TECHAfrique et prépare un livre sur le même sujet.