Le 16 septembre 2015, une adolescente indonésienne de 13 ans dans une plantation d’huile de palme à Pelalawan, dans la région de Riau sur l’île de Sumatra. | ADEK BERRY / AFP

Des multinationales commercialisent des produits alimentaires et cosmétiques contenant de l’huile de palme dont la production est entachée de multiples infractions, affirme Amnesty International dans un rapport publié mercredi 30 novembre. L’ONG s’appuie sur des investigations effectuées dans des plantations en Indonésie, appartenant au géant singapourien des matières premières agricoles Wilmar.

Parmi les abus constatés, des enfants âgés de 8 à 14 ans transportent des sacs pesant de 12 à 25 kilos et travaillent sans équipements de protection dans des exploitations où des pesticides toxiques sont utilisés, dénonce l’ONG. Certains quittent l’école pour toute ou partie de la journée pour venir en aide à leurs parents.

En outre, des femmes sont contraintes de travailler pendant de longues heures sous la menace de réduction de salaire, et sont payées moins que le salaire minimum, gagnant seulement 2,50 dollars (2,30 euros) par jour dans les cas extrêmes.

Wilmar reconnaît des problèmes

Des sociétés « ferment les yeux sur l’exploitation de travailleurs dans leur chaîne de fabrication », s’insurge Amnesty dans son rapport, insistant sur le fait que « des grandes marques continuent de profiter de pratiques illicites déplorables ». Et l’ONG de citer les cas de Colgate, Nestlé et Unilever qui « assurent les consommateurs que leurs produits sont composés d’huile de palme durable” », c’est-à-dire qui prévient la déforestation, respecte l’environnement et les populations locales :

« Il n’y a rien de durable dans l’huile de palme produite en faisant travailler des enfants et en ayant recours à des travaux forcés. »

Amnesty s’être entretenue avec 120 travailleurs employés dans des plantations de palmiers à huile appartenant à deux filiales de Wilmar, et trois fournisseurs de cette société à Kalimantan et Sumatra, deux régions d’Indonésie qui produisent de grandes quantités de cette huile végétale. Wilmar a reconnu qu’il y avait des problèmes concernant la main-d’œuvre dans ses opérations, mais d’autres sociétés contactées par l’ONG ont nié toute violation, selon cette dernière.

L’Indonésie dispose pourtant d’une législation stricte selon laquelle « la plupart de ces abus peuvent constituer des délits », mais les textes de loi sont « peu appliqués » dans ce pays d’Asie du Sud-Est, explique Amnesty.

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