Fermé par la gendarmerie lundi 28 novembre, Zone Téléchargement est réapparu mardi en ligne. Avant de disparaître à nouveau mercredi. Ce site, qui agrège des millions de liens permettant de télécharger directement et illégalement des films, séries, musiques ou encore jeux vidéo, était le plus fréquenté du genre en France.

Lundi, dans un message laconique publié sur les réseaux sociaux, la gendarmerie nationale avait annoncé sa fermeture, ainsi que l’arrestation de sept personnes, en France et en Andorre. Deux d’entre eux, les administrateurs supposés de la plateforme, ont été incarcérés, a annoncé mercredi la gendarmerie nationale. Mais moins de vingt-quatre heures après sa fermeture, le site est réapparu à son adresse, provoquant l’hilarité de nombreux internautes.

Néanmoins, il ne s’agissait que d’une façade : s’il était possible de naviguer sur le site, les liens permettant d’accéder aux contenus piratés ne fonctionnaient pas. Mercredi soir, un message d’erreur banal accueillait à nouveau tous les internautes tentant de se connecter au site – le même qui s’était affiché après l’opération de la gendarmerie.

Deux récidivistes de 24 ans

Mercredi, la gendarmerie nationale a donné quelques précisions supplémentaires sur le profil des deux administrateurs du site, qui ont été incarcérés. Il s’agit de deux hommes « récidivistes », précise un communiqué, et âgés de 24 ans. Ils sont poursuivis pour des chefs de contrefaçon en bande organisée, blanchiment aggravé et travail dissimulé.

Zone Téléchargement « s’est révélé très lucratif pour les instigateurs par la rétribution des régies publicitaires », souligne la gendarmerie nationale. Des perquisitions ont été menées en France, en Allemagne, en Islande, en Andorre et à Chypre, et ont mené « à la saisie de plus de 450 000 euros en avoirs criminels sur comptes bancaires [et] deux véhicules de luxe ». Selon le secrétaire général de la Sacem, David El Sayegh, Zone Téléchargement générait 1,5 million d’euros de chiffre d’affaires par an. L’enquête a dévoilé « une fine ingéniérie permettant d’anonymiser les utilisateurs et causant des préjudices de plus de 75 000 000 euros » aux ayants-droits, précise la gendarmerie nationale.

Zone Téléchargement était le 11e site le plus visité en France, d’après le classement Alexa. La Sacem (Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique) avait porté plainte contre lui en 2014, rapidement rejointe par l’ALPA (Association de lutte contre la piraterie audiovisuelle). Le site a finalement été fermé après une longue enquête du centre de lutte contre les criminalités numériques (C3N) de la gendarmerie nationale et la section de recherches de Toulouse.