Des étudiants sur le campus de l’Essec Cergy-Pontoise (Val-d’Oise). | Essec

S’invitant dans le débat de la prochaine élection présidentielle, la Conférence des grandes écoles (CGE) a présenté, fin septembre au Sénat, un véritable programme intitulé « Faire réussir la jeunesse » et comportant vingt-quatre propositions « pour un enseignement supérieur agile, attractif, soutenable et ouvert ». Avec pour objectifs affichés d’améliorer la réussite en premier cycle, de faire de l’ouverture sociale une « cause nationale », de renforcer les dynamiques d’innovation territoriales et l’attractivité internationale de l’enseignement supérieur, d’en simplifier l’organisation et de mettre au point un nouveau modèle de financement.

A l’entrée à l’université, la CGE préconise une « orientation active » – soit la sélection des étudiants, qui serait définie et mise en œuvre par les établissements. Les universités proposeraient aussi des cursus communs d’un à deux ans, dits de « propé­deutique », « permettant une orientation effective des étudiants à leur issue ». La CGE propose également de doubler le nombre de places offertes en enseignement supérieur technologique court, les portant à 400 000. A côté des BTS, des IUT et des licences professionnelles, des diplômes professionnels de type bachelor (bDes étydac + 3) se développeraient donc à l’université.

Un plan pluriannuel

Avec ces mesures, la CGE vise à diviser par deux la « sélection par l’échec » en premier cycle universitaire d’ici à 2025. Mais il faut les financer. La CGE défend l’idée d’un plan pluriannuel d’investissement dans le supérieur, évalué à 20 milliards d’euros sur dix ans.

Les pouvoirs publics en financeraient 11,5 milliards, le reste provenant de ressources privées : formation continue, contributions des entreprises (chaires, contrats de recherches, etc.), dons émanant notamment des anciens élèves… ainsi qu’une hausse des droits d’inscription. Ceux-ci seraient modulés « en fonction des revenus des parents et/ou de l’étudiant » dans la limite d’un plafond défini par l’Etat en licence, et qui pourrait atteindre un « niveau significativement plus élevé » en master.

En parallèle seraient néanmoins développées les bourses étudiantes, et les programmes d’égalité des chances changeraient d’échelle en associant le Programme d’investissements d’avenir. Par ailleurs, les grandes écoles relancent également l’idée controversée de faire payer aux étudiants étrangers non issus de l’Union européenne le coût complet de leurs études sur le sol français.