Une primaire en chasse une autre. Après celle de la droite, la gauche se lance aussi dans ce scrutin organisé par La Belle Alliance populaire. Si la campagne débute officiellement jeudi 1er décembre, les candidats ont jusqu’au 15 décembre pour se déclarer. Coorganisé par le Parti socialiste (PS) et trois groupes écologistes progouvernementaux (L’Union des démocrates et des écologistes, le Front démocrate et le mouvement Ecologistes !), le scrutin aura lieu les 22 et 29 janvier.

Les candidats du Parti socialiste

Aux candidats issus du PS, le parti a fixé les règles suivantes : ils devront avoir le soutien de 5 % des membres du conseil national du parti ou de 5 % des parlementaires socialistes ou de 5 % des conseillers régionaux et départementaux socialistes représentant au moins quatre régions et dix départements, ou de 5 % des maires socialistes de villes de plus de 10 000 habitants représentant au moins quatre régions et dix départements.

  • Arnaud Montebourg

Arnaud Montebourg, le 28 novembre 2016, dans son QG de campagne du XVe arrondissement de Paris. | OLIVIER LABAN MATTEI / MYOP POUR LE MONDE

Déclaré

Après avoir entretenu un secret de polichinelle sur le cadre dans lequel il se présenterait à l’élection présidentielle, Arnaud Montebourg a finalement déposé, jeudi, sa candidature à la primaire de La Belle Alliance populaire. L’ancien ministre du redressement productif n’avait ni les moyens politiques ni les moyens financiers de faire cavalier seul dans cette bataille, où il est pour l’heure le rival le plus sérieux de François Hollande si celui-ci se présente.

  • Marie-Noëlle Lienemann

Déclarée

Figure des « frondeurs » et de la gauche du Parti socialiste, la sénatrice de Paris a fait partie de ceux qui ont, dès le mois de mars, plaidé pour l’organisation d’une primaire au sein du PS, à laquelle elle se portait candidate. Parmi ses propositions : une hausse immédiate du smic à 1 300 euros net par mois, puis à 1 500 euros d’ici à la fin du prochain quinquennat, un plafonnement du salaire des patrons et la mise en œuvre du revenu de base pour tous les jeunes de moins de 28 ans.

  • Benoît Hamon

Benoît Hamon, le 23 novembre 2016, à Rouen. | CHARLY TRIBALLEAU / AFP

Benoît Hamon, en meeting à La Plaine-Saint-Denis, le 28 août 2016.

Déclaré

Depuis sa sortie du gouvernement en 2014, le député des Yvelines cherche sa place parmi les « frondeurs », dans l’ombre d’Arnaud Montebourg. L’ancien ministre de l’éducation nationale veut faire campagne sur la réduction du temps de travail et sur l’instauration d’un « revenu universel d’existence », sans pour autant trouver, pour l’heure, d’écho dans les enquêtes d’opinion.

  • Gérard Filoche

Déclaré

L’ancien inspecteur du travail Gérard Filoche sera bien candidat à la primaire. « Je me suis décidé depuis le mois de juin », a-t-il dit le 5 octobre, après avoir publié dans la soirée une note de blog intitulée Je suis candidat.

M. Filoche, membre du conseil national du PS, avait pourtant jusqu’ici laissé planer le doute en répétant privilégier « une grande primaire » qui laisserait une place à une participation du PCF et d’EELV afin d’obtenir « une candidature unique » de la gauche à la présidentielle. Une condition qu’il estime donc remplie par la primaire dont les modalités ont été entérinées à l’unanimité, son vote y compris, au conseil national du PS dimanche. M. Filoche dit avoir les soutiens nécessaires.

 

Les candidats pressentis du PS

  • François Hollande

Francois Hollande, à Prague, en République tchèque, le 30 novembre 2016. | MICHAL CIZEK / AFP

Non déclaré

Il n’a de cesse de distiller des signes d’entrée en campagne, sans toutefois se lancer. Ira ou n’ira pas ? Le chef de l’Etat entretient le suspense quant à sa candidature, plombée par un bilan loin de ses promesses de campagne, même si tout porte à croire qu’il briguera l’investiture du parti. François Hollande devrait se prononcer juste à temps pour la date limite de dépôt des candidatures, fixée au 15 décembre.

Pourrait-il présenter sa candidature pour un second mandat en évitant de passer par la primaire ? « C’est absolument inimaginable et ça serait d’ailleurs intolérable », a estimé Aurélie Filipetti, ex-ministre de la culture et soutien de M. Montebourg, lundi 28 novembre, sur France Inter. « Il y a un processus qui a été décidé collectivement. Personne, fût-il président de la République, ne peut s’en abstraire. »

 

  • Manuel Valls

Manuel Valls, à l’Assemblée nationale, le 29 novembre 2016. | JACQUES DEMARTHON / AFP

Non déclaré

Le premier ministre n’exclut pas, dans un entretien au Journal du dimanche du 27 novembre, d’être candidat face au chef de l’Etat à la primaire du PS. Pourrait-il être candidat à la primaire face au chef de l’Etat, comme l’a évoqué samedi le président de l’Assemblée nationale, Claude Bartolone ?

« Chacun doit mener ses réflexions en responsabilité. Je prendrai ma décision en conscience. Quoi qu’il arrive, le sens de l’Etat m’animera toujours », répond M. Valls au JDD. « C’est une question de jours », a-t-il précisé. Accentuant encore la pression sur François Hollande dans la perspective de la présidentielle, M. Valls explique vouloir « casser cette mécanique qui conduirait [la gauche] à la défaite ».

 

Les candidats des partis associés

Eux n’auront pas à faire la course aux parrainages pour se porter candidat à la primaire. Les règles de cette dernière précisent en effet que « chaque parti coorganisateur arrête, en son sein, les conditions de candidature de ses membres aux primaires citoyennes ». Une aubaine pour des âmes politiques en quête d’existence publique qui pourront être candidates pour leur micro-organisation.

  • Jean-Luc Bennahmias (Front démocrate)

Déclaré

Des Verts au MoDem en passant par Europe Ecologie-Les Verts (EELV), le voilà à la tête du Front démocrate, membre de L’Union des démocrates et des écologistes (UDE), montée avec l’ex-EELV Jean-Vincent Placé. L’ancien député européen sera candidat à l’élection présidentielle pour « moderniser » et « rajeunir la démocratie française ».

  • François de Rugy (Ecologistes !)

Déclaré

Sa candidature est l’une des raisons principales de la scission de son mouvement, Ecologistes !, avec L’Union des démocrates et des écologistes. Puisqu’il ne pouvait y avoir qu’une seule candidature par mouvement associé à la primaire, le député de Loire-Atlantique, ex-EELV, a décidé de prendre du champ vis-à-vis de l’UDE, lui permettant de se frayer une place dans la course à l’investiture sans avoir à chasser les parrainages. Il entend s’en prendre au bilan du gouvernement, soulignant les réussites mais aussi les échecs en matière d’écologie.

  • Pierre Larrouturou (Nouvelle Donne)

L’économiste est pour l’instant le dernier en date à avoir annoncé sa candidature, jeudi 1er décembre, dans un entretien au Parisien. « Nouvelle Donne a rassemblé 550 000 voix aux dernières élections européennes [en mai 2014]. Si ces 550 000 se mobilisent, nous pouvons faire un beau score », veut croire l’ancien conseiller régional d’Ile-de-France. Celui-ci compte faire appel en partie à la société civile pour se distinguer de ses concurrents, avec le lancement d’un nouveau collectif baptisé « 2017, reprenons la main ».