Le traitement de douze semaines contre l’hépatite C coûte entre 40 000 et 80 000 euros, selon les pays. | FRANÇOIS GUILLOT / AFP

Les nouveaux traitements contre l’hépatite C, très efficaces mais également très coûteux, sont susceptibles de réactiver le virus de l’hépatite B chez des patients atteints par les deux virus, a averti, vendredi 2 décembre, l’Agence européenne du médicament (EMA – European Medicines Agency).

A la suite d’un réexamen, lancé en mars à la demande de l’Union européenne, l’EMA a confirmé que des patients traités par des antiviraux d’action directe (AAD) couraient le risque d’une réactivation du virus de l’hépatite B, potentiellement mortelle. Une réactivation signifie qu’une infection par le virus de l’hépatite B (VHB), jusque-là latente chez un patient, redevient active.

Apparus sur le marché ces dernières années, les AAD sont des médicaments qui bloquent la capacité de multiplication du virus de l’hépatite C (VHC) et qui sont nettement plus performants que les traitements conventionnels (interféron et ribavirine).

Mais leur coût, de l’ordre de 40 000 à 80 000 euros pour un traitement standard de douze semaines, selon les pays, rend leur accès très difficile à de nombreux malades dans le monde.

Information sur la notice

Bien que seulement 30 cas de réactivation du virus de l’hépatite B aient été observés parmi les milliers de patients traités, le comité pour l’évaluation des risques en matière de pharmacovigilance (PRAC – Pharmacovigilance Risk Assessment Committee) de l’EMA recommande qu’un avertissement soit à l’avenir inclus dans la notice d’information de ces médicaments et que tous les patients soient testés pour le VHB avant de recevoir un traitement contre le VHC.

Parmi les plus connus figure le Sovaldi (molécule sofosbuvir), du laboratoire américain Gilead ; mais l’EMA cite également le Daklinza (daclatasvir), de Bristol-Myers Squibb ; Exviera (dasabuvir) et Viekirax, d’AbbVie ; Harvoni, de Gilead ; et Olysio (symeprevir) de Janssen-Cilag.

A cette liste sont venus s’ajouter deux autres médicaments, Epclusa, du laboratoire Gilead, et Zepatier, du laboratoire MSD, autorisés dans l’Union européenne ces derniers mois.

Pas de vaccin mais des guérisons

Ceux qui sont infectés par les deux virus devront faire l’objet d’une surveillance spéciale, ajoute le PRAC.

Le comité a également passé en revue les données liant les nouveaux traitements anti-VHC à des cancers du foie, mais a conclu que de nouvelles études seraient nécessaires avant de pouvoir se prononcer.

Il n’existe actuellement pas de vaccin contre le virus de l’hépatite C, qui touche environ 170 millions de personnes dans le monde, mais l’arrivée des antiviraux d’action directe (AAD) a constitué une véritable révolution avec des taux de guérison spectaculaires. Il existe en revanche un vaccin très efficace contre l’hépatite B.