La rédaction du Monde Afrique propose une sélection éclectique et à tous les prix de dix cadeaux possibles et impossibles. A (s’)offrir pour faire rêver, voyager, écouter, s’émouvoir et briller en Afrique, à Paris et ailleurs…

Le livre

Lagos Lady, de Leye Adenle, traduit de l’anglais par David Fauquemberg (éd. Métailié, 336 pages, 20 euros)

Amateurs de polars, embarquez sans plus attendre pour la trépidante capitale économique du Nigeria. En compagnie de l’irrésistible avocate Amaka et du faux reporter de la BBC Guy Collins, qui enquêtent sur la disparition de prostituées sur fond de trafic d’organes et de juju, vous découvrirez une mégapole exubérante où les extrêmes se côtoient. Un roman policier mené d’une main de maître par Leye Adenle qui marie humour et suspense, et esquisse des scènes digne d’un Tarantino au sommet de son art.

L’album

How Near How Far, d’Etienne Mbappé & The Prophets (Abstractlogix, 15 euros)

Pour son quatrième opus, Etienne Mbappé a réuni autour de lui la fine fleur des instrumentistes qui sillonnent les clubs de jazz parisiens. Le résultat est réjouissant et offre onze titres à l’énergie électrique, où le groove swingue et tangue pour se laisser déborder par une sensualité orientalisante. Le « bassiste aux gants de soie » se produira à Douala le 23 décembre à l’Institut français.

Le concert

Bonga, actuellement en tournée, se produira le 5 avril 2017 à La Cigale, à Paris (de 33,50 euros à 40,50 euros la place)

Depuis plus de quatre décennies, la saudade de Bonga nous enivre et nous emporte entre l’Angola, le Cap-Vert, le Brésil et le Portugal. Pour son 31e album, Recados de Fora (Lusafrica), le chanteur rend hommage à ses amis disparus dont l’autre icône lusophone Cesaria Evora et chante, encore et toujours, son pays natal, Luanda et ce rêve de liberté qui ne l’a jamais quitté.

Bonga en concert en 2016 | N'Krumah LAWSON DAKU

La pièce de théâtre

La Traversée, d’Eva Doumbia, d’après Maryse Condé, Jamaïca Kincaid, Fabienne Kanor, les 17 et 18 mars 2017, au Centre dramatique national de Normandie-Rouen (9 euros et 14 euros la place)

De l’Empire de Ségou au XVIIIe siècle à la France du XXIe siècle, en passant par l’Afrique des années 1960, La Traversée narre la mise en esclavage des Subsahariens et leur déportation outre-Atlantique, la colonisation, le « soleil des indépendances ». Un voyage littéraire et musical qui explore notre histoire dans ses non-dits pour en prélever ce qui en fait sa force : la résilience de ces « anges fêlées, âmes nées de ce crime contre l’humanité dont les séquelles sont toujours aussi vives aujourd’hui, et à qui Eva Doumbia rend un très bel hommage dans son roman éponyme paru en novembre chez Vents d’Ailleurs (Anges fêlées, 92 pages, 12 euros).

Le festival

« 100 % Afriques », du 23 mars au 21 mai 2017, à La Villette, à Paris, ouverture de la billetterie mi-décembre

La Villette organise au printemps prochain le festival « 100 % Afriques », avec de nombreux concerts (Afrotronix, Oumou Sangare, Bassekou Kouyaté…) autour de l’événement phare : la grande exposition d’art contemporain « 100 % Afriques Capitales », avec à la manœuvre l’incontournable curateur Simon Njami.

Festival « 100 % Afriques » à La Villette du 23 mars au 21 mai 2017 à Paris.

Le séjour

Une virée à Cotonou avec un détour à Ouidah pour les fans d’art contemporain

En 2007, la toute jeune Fondation Zinsou avait réussi un coup de maître : faire venir des œuvres de Basquiat à Cotonou. Quelque dix années plus tard, bis repetita. Cette fois-ci, c’est Keith Haring qui débarque au Bénin pour une exposition en accès libre depuis le 14 novembre et jusqu’au 7 janvier 2017 à Cotonou. En profiter pour aller découvrir les œuvres de la collection permanente installée au musée d’art contemporain que la Fondation a inauguré en 2013 à Ouidah.

Oeuvre de Keith Haring exposée à la Fondation Zinsou, à Cotonou dans l’exposition qui est consacrée à l’artiste du 14 novembre 2016 au 7 janvier 2017. | DR

La pièce de design

« Tabouret masque », de Jean Servais Somian, 395 000 francs CFA (600 euros), galerie LouiSimone Guirandou à Abidjan (+225 08 08 77 87)

Depuis près de vingt ans, le sculpteur et designer ivoirien s’est fait une spécialité : façonner des meubles non pas dans du bois mais dans une plante – certes robuste mais ô combien capricieuse : le cocotier. A l’occasion de l’exposition « Babitopie » qui se tient du 8 décembre jusqu’au 28 janvier 2017 à la galerie LouiSimone Guirandou, il présente ses dernières créations aux côtés des images poétiques d’Ana Zulma. Et réinvente la tradition avec ses tabourets masques.

« Tabouret masque » de Jean Servais Somian, disponible à la galerie LouiSimone Guirandou d’Abidjan. | DR

L’œuvre d’art

« La Douleur », de Siaka Soppo Traoré, à partir de 1 500 euros, galerie MAM à Douala (+237 677 55 19 94) ou Fondation Donwahi à Abidjan (+225 22 41 45 49)

C’est l’un des photographes africains à suivre. A tout juste 30 ans, Siaka Soppo Traoré a reçu le nouveau prix Orange décerné lors de la récente foire parisienne AKAA. Installé à Dakar, l’artiste burkinabé, passionné de danse hip-hop, qu’il pratique, a fait de cette dernière son terrain d’exploration photographique. Autodidacte, il saisit les performeurs en mouvement et propose des compositions qui interrogent le langage corporel.

« La Douleur », photographie de Siaka Soppo Traoré. | Siaka Soppo Traoré

La création haute couture

Veste « Inga », de Loza Maléombho, à partir de 990 dollars (934 euros)

Beyoncé l’adore. Sa sœur, Solange Knowles, aussi. La trentenaire ivoirienne Loza Maléombho a le vent en poupe. D’abord installée à New York, et depuis 2012 à Abidjan, la styliste, connue pour ses selfies réinterprétant l’histoire africaine et postés sur Instagram, détourne le patrimoine culturel ivoirien dans des créations chics afrofuturistes.

Le bijou

Bague « The Amulet » (collection Neon Pink), de Ziko Afrika, 2 000 shillings kényans (18,50 euros)

Anglo-kényanes, les deux sœurs Sisi et El créent des bijoux fantaisie puisant aussi bien dans le patrimoine touareg que masai, qu’elles réinterprètent de manière épurée et ludique (sur le site zikoafrika.com).

Bague « The Amulet » de la collection de bijoux Neon Pink par Ziko Afrika. | DR