François Fillon, candidat à l'élection présidentielle de 2017, à Chantenay-Villedieu (Sarthe), le 1er décembre. | JEAN CLAUDE COUTAUSE / FRENCH-POLITICS POUR LE MONDE

Jamais, ils n’avaient autant salué la « lucidité » de François Hollande. Jeudi 1er décembre et vendredi 2 décembre, les responsables de la droite ont commenté avec des propos acerbes et un peu d’ironie le renoncement de François Hollande. « Le président de la République admet, avec lucidité, que son échec patent lui interdit d’aller plus loin. Ce quinquennat s’achève dans la pagaille politique et la déliquescence du pouvoir », a écrit dans un communiqué François Fillon.

De retour de son premier déplacement de candidat à la présidentielle – sur ses terres de la Sarthe –, le député de Paris en a profité pour mettre en avant son propre projet : « Plus que jamais, l’alternance et le redressement de la France doivent être bâtis sur des bases solides : celle de la vérité, sans laquelle il n’y a pas de confiance des Français, et celle de l’action courageuse, seule en mesure d’obtenir des résultats. »

Ses principaux soutiens ont aussitôt embrayé pour tirer un trait définitif sur le quinquennat finissant. Gérard Larcher, président du Sénat, a expliqué qu’il n’y avait « pas d’autre issue » pour ces « cinq années perdues ». Bernard Accoyer, nouveau secrétaire général du parti Les Républicains (LR), a, lui, évoqué « un terrible aveu d’échec de l’ensemble de son quinquennat qui aura été synonyme de reculs majeurs pour la France ». « Je suis un peu surprise qu’on présente ça comme une forme de courage. C’est de la lucidité », a de son côté déclaré Nathalie Kosciusko-Morizet sur France 2.

Trouver la bonne voie

Derrière ces commentaires, le retrait de François Hollande ouvre une période d’incertitude pour la droite. Quelques jours après avoir choisi leur candidat à la présidentielle, les responsables de l’opposition ne connaissent pas leur futur adversaire. Plutôt que de concentrer les attaques sur un président affaibli, ils vont devoir se démultiplier contre des candidats à la primaire de la gauche aux profils différents. L’objectif sera de les rendre tous comptables du quinquennat de M. Hollande.

« Arnaud Montebourg a été au gouvernement dans la pire partie du gouvernement, Manuel Valls s’est toujours dit loyal envers le président. Ils sont tous coresponsables », confie Bruno Retailleau, président du groupe LR au Sénat.

Dans les deux mois à venir, les débats de la gauche vont occuper l’espace médiatique et François Fillon va devoir trouver la bonne voie pour faire exister sa campagne. « Seules les ambitions personnelles de candidats de remplacement s’exprimeront dans les prochaines semaines », a déjà critiqué M. Accoyer au sujet de cette primaire de la gauche. Une primaire que la droite espère fratricide.