La Vierge est toujours au bord du lac Léman. Pourtant, pour la deuxième fois, la justice a ordonné à la commune de Publier, en Haute-Savoie, de déplacer une statue de la Vierge installée depuis 2011 dans un parc communal, a fait savoir le maire, Gaston Lacroix, samedi 3 décembre.

Au nom du principe de laïcité, en janvier 2015, le tribunal administratif de Grenoble avait enjoint pour la première fois à la municipalité riveraine du lac Léman de retirer la statue du parc. La Vierge n’a pas bougé. Dans un jugement rendu le 24 novembre dernier, le tribunal a une nouvelle fois enjoint au maire sans étiquette de Publier de « retirer du domaine public communal la statue de la Vierge portant l’inscription “Notre Dame du Léman veille sur tes enfants” ».

La commune a désormais trois mois pour exécuter le jugement, sous peine de devoir s’affranchir d’une « astreinte de 100 euros par jour », ajoute le tribunal, confirmant une information du Dauphiné libéré.

« Je ne suis pas sourd aux décisions du tribunal administratif. Depuis cinq ans, je n’ai simplement jamais reçu aucune injonction des services de l’Etat », se défend Gaston Lacroix. « Je suis un élu républicain, garant de la laïcité. On va trouver un terrain privé », ajoute l’élu.

Le débat de la libre-pensée

Installée en août 2011 sans débat préalable devant le conseil municipal, cette statue financée grâce au budget communal avait provoqué un tollé chez les habitants. Cette décision, jugée « contraire aux principes de laïcité », avait poussé l’un d’eux, puis une association de militants prônant la libre-pensée, à porter l’affaire en justice.

Face à la controverse, le maire de Publier avait décidé de retirer sa délibération et de vendre la statue, érigée pour 24 000 euros, à une association culturelle religieuse, qui l’a acquise après à un appel à dons.

Dans un second temps, Gaston Lacroix avait pris une délibération pour céder à cette association la parcelle de terrain de 36 m² où est installée la statue, afin qu’elle ne se situe plus sur le domaine public. Mais cette décision avait été retoquée par le tribunal administratif de Grenoble.